Commerce + Paris veut contrer les Etats-Unis en Afrique du Sud

Au moment où la France remet à plat sa politique africaine, le nouveau gouvernement socialiste veut montrer que Paris ne s'intéresse pas uniquement à ses anciennes colonies, mais souhaite établir des liens privilégiés avec un pays comme l'Afrique du Sud. Un pays où les Etats-Unis ont gagné des parts de marché importantes. Aussi, pour sa première visite à l'étranger depuis qu'il a été nommé secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Jacques Dondoux est venu à Johannesburg pour l'inauguration hier de France technologies 97, la plus grande exposition organisée par un pays occidental en Afrique australe. Bien sûr, avec ses 145 entreprises placées sur 6.000 mètres carrés d'exposition au centre de conférences de Midrand, aux environs de Johannesburg, France Technologies était en préparation depuis quelques mois, preuve que l'Afrique du Sud figurait déjà parmi les priorités de la diplomatie économique de l'ancien gouvernement. Mais la récente « initiative africaine » dévoilée par le président Bill Clinton au sommet de Denver, mettant l'accent sur les relations commerciales avec les pays les plus développés d'Afrique, rendait urgente une contre-offensive. Ce voyage « n'est donc pas le fruit du hasard », a déclaré Jacques Dondoux. « Cette exposition témoigne de l'ambition de la France en Afrique du Sud et dans toute l'Afrique australe. » A la différence des grandes opérations de prestige du genre Francia 2000 organisées notamment en Amérique latine, France Technologies se veut un rassemblement bien ciblé et professionnel, dont 80 % des exposants sont des PME. Car si les grands groupes sont bien représentés (Alcatel, Michelin, Total...), on y retrouve aussi des entreprises de taille moyenne : Hidroplus, exposant sa techno- logie de réhaussement de barrages ; 100 Degrés, une agence de design industriel créée par un groupe de jeunes à Paris. Cette ire sera aussi l'occasion de la signature de contrats, tel celui de près de 100 millions de francs remporté par la société Cail- lard du Havre, pour la fourni- ture d'équipements de manu- tention, à Richard's Bay, le plus grand port minéralier du monde. La France n'arrive qu'au quatrième rang des investisseurs étrangers en Afrique du Sud, avec 7 milliards de francs, très loin derrière les Etats-Unis (41 milliards de francs) ou l'Allemagne (25 milliards). Sa part du marché des importations sud-africaines est de 4 %, contre 12 % pour les Etats-Unis. Mais des opportunités se profilent : la Lyonnaise des Eaux et la Saur (filiale de Bouygues) ont été préquali- fiées pour la première conces- sion de distribution d'eau à la ville de Nelspruit, à l'est de Johannesburg. Bouygues a remporté récemment un grand contrat pour la construction d'une autoroute de Johannesburg à Maputo. Blanca Riemer, à Johannesburg
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