Les Philippines redoutent d'être touchées par le syndrome siamois

Les Philippines sont la principale victime de la dévaluation du baht thaïlandais : les attaques se multiplient contre le peso et la Bourse de Manille a perdu hier 4,1 %. Pourtant, dans un communiqué, la banque centrale a écarté toute idée de dévaluation. Elle indique qu'elle « interviendra de manière forte, utilisant toutes les armes dont elle dispose pour maintenir l'ordre sur le marché des changes et pénaliser les spéculateurs ». En début de semaine, elle a relevé ses taux de 24 à 30 %. Une première hausse de 15 à 24 % avait déjà eu lieu le 3 juillet. « Nous ne sommes pas la Thaïlande », ne cessent de clamer les Philippins. Le déficit de la balance des paiements courants représente 4 % contre 8 % du PIB en Thaïlande, la dette étrangère à court terme s'élève à 15 % de la dette totale contre 50 % en Thaïlande. Côté immobilier, il n'y a pas encore de surcapacité. Le taux de vacance oscille entre 2 et 5 %. Les prêts sur l'immobilier officiellement représentent 11 % des crédits mais sans doute plus de 50 % dans les faits selon UBS. Quant aux exportations, elles sont en hausse de 17,4 % au premier trimestre, bien supérieures aux 1,5 % de la Thaïlande. Surtout, la banque centrale semble contrôler la situation. Vers une croissance de 6 %. En mai, Moody's estimait que la mise en oeuvre des réformes économiques, l'afflux de capitaux étangers et la réduction des déficits public et externe auguraient bien de l'avenir. L'agence a amélioré la note de la dette à long terme en devises et se montre confiante sur le secteur financier. Les estimations évaluent la croissance à 6 % cette année. Les analystes se demandent néanmoins si la banque centrale pourra tenir longtemps face aux attaques contre le peso. Ses réserves de change le 20 mai ne s'élevant qu'à 11,8 milliards de dollars. Certains observateurs craignent aussi une perte de compétitivité vis-à-vis de la Thaïlande. Enfin, à plus long terme, la situation politique qui prévaudra après l'élection présidentielle de 1998 est incertaine. H. V.
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