RFA : la métallurgie étudie le « pacte pour l'emploi »

Deux mois après sa proposition de « pacte pour l'emploi », le président de IG Metall, Klaus Zwickel, va rencontrer, cet après-midi, à Francfort, des responsables de l'organisation patronale Gesamtmetall. Lors du congrès de son syndicat, il s'était dit prêt à accepter, pour la prochaine négociation salariale, en 1997, une augmentation des salaires limitée à la hausse de l'inflation, à condition que les entreprises créent, en trois ans, 300.000 emplois dont 100.000 en 1996 et embauchent 30.000 chômeurs de longue durée. Cette première rencontre ne devrait pas déboucher forcément sur de grands résultats, mais elle annonce le lancement d'une grande réflexion commune entre syndicat et patronat sur l'avenir de la politique salariale allemande et le partage du travail. Plus de 4 millions de chômeurs La discussion est largement soutenue par le gouvernement et les milieux politiques, qui ont apprécié l'esprit de dialogue des syndicats et la responsabilité dont ils font preuve pour essayer de résoudre le problème du chômage. Klaus Zwickel, qui médiatiquement a bien réussi son coup, a calculé que son plan pouvait faire économiser à l'Etat jusqu'à 13,5 milliards de marks, notamment en allocations de chômage, ce qui arrangerait bien le ministre des Finances, Theo Waigel. Les chiffres du chômage de décembre, qui seront publiés demain, ne seront pas bons. Le président de l'Office pour l'emploi, Bernhard Jagoda, a déjà annoncé que la barre des 4 millions de chômeurs allait être dépassée pendant les mois d'hiver, soit le niveau historique atteint entre septembre 1993 et février 1994, en plein ralentissement économique. Un chiffre auquel il faut rajouter les quelque 1,6 million de personnes actuellement en formation provisoire et également à la recherche d'un emploi. Pour les syndicats, la dégradation de la situation est imputable notamment à l'augmentation vertigineuse des heures supplémentaires (250 millions en 1995) et aux transferts d'emplois à l'étranger, bien que 90 % d'entre eux soient réalisés dans l'Union européenne ou aux Etats-Unis, donc pas dans des régions à faible coût salarial. A la veille de la rencontre, les économistes des deux organisations se sont livrés à une guerre des chiffres. Pour Gesamtmetall, le plan Zwickel, qui exige la création de 110.000 emplois cette année, signifierait en fait la création de 220.000 emplois, ce qui est impossible pour les entreprises dans la conjoncture actuelle. L'organisation patronale estime, en effet, que, compte tenu de l'augmentation à prévoir de la production de 3 % et de 6,5 % de la productivité, l'industrie de la métallurgie et de l'électricité devrait supprimer, en 1996, quelque 110.000 emplois pour compenser la baisse de 3,5 % de volume de travail. IG Metall, de son côté, précise qu'il ne réclame pas une augmentation de 110.000 emplois en valeur absolue mais par rapport à la situation qui interviendrait sans un accord. Bref, une base de discussion qui pourrait satisfaire le patronat et faciliter les négociations. Le 23 janvier, l'ensemble des partenaires sociaux se retrouveront à la Chancellerie pour faire le point sur l'avancement du dossier. BÉNÉDICTE DE PERETTI, À MUNICH
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