Le plus dur reste à faire

Par latribune.fr  |   |  302  mots
Sujet de préoccupation constant des Français, les retraites constituent un chantier considérable auquel le chef de l'État ne s'est que partiellement attaqué. L'institut Thomas More ne lui accorde même pas la moyenne (9,5/20) car seules 30 % des réformes annoncées pendant la campagne présidentielle de 2007 ont été à ce jour « pleinement mises en ?uvre ». « C'est insuffisant pour un système à bout de souffle », commente le think tank.Le fait d'armes du gouvernement est d'être parvenu à réformer les régimes spéciaux de retraite (SNCF, RATP, EDF, GDF?), réputés intouchables. La précédente tentative, initiée en décembre 1995 par le Premier ministre Alain Juppé, avait mis un à deux millions de personnes dans la rue. « Pour symbolique qu'elle soit », cette réforme « ne signifie pas le sauvetage des systèmes de retraite », souligne l'institut. Le déficit de la branche retraite du régime général (salariés) dépassera en effet les 7 milliards d'euros cette année, et les besoins de financement restent alarmants (32,8 milliards d'euros à l'horizon de 2020 avec un taux de chômage à 7 % à partir de 2015). Les régimes de retraite complémentaire Agirc-Arrco, certes du ressort des partenaires sociaux et non du gouvernement, seront dans le rouge cette année, et les pensions seront versées en partie grâce aux réserves accumulées par le passé par ces régimes. Face à ces enjeux, Nicolas Sarkozy n'engage pas de réforme de fonds sur ce quinquennat. Toutefois, plusieurs dossiers évoqués pendant la campagne avancent : la possibilité de cumuler retraite et salaire est effective, les préretraites sont découragées, le salarié peut travailler au-delà de l'âge de la retraite, le minimum vieillesse, les petites retraites et les pensions de réversion sont progressivement revalorisées. V. Ch.