La dette mexicaine sous surveillance

Par latribune.fr  |   |  418  mots
Pays émergentsLes autorités mexicaines le savent : il va falloir se mettre au travail. Si le gouvernement veut éviter que sa crédibilité en matière de dette ne soit dans les prochains mois écornée, il se doit de mettre en ?uvre des réformes. « Le risque de voir notre note abaissée par les agences de notation est réel », a alerté mercredi Guillermo Ortiz, président de la banque centrale, après la mise sous perspective négative de sa dette en novembre par Fitch Ratings et le mois dernier par Standard and Poor's. « Nous nous devons de tout mettre en ?uvre afin d'éviter un tel scénario », a-t-il ajouté, avant d'inciter le gouvernement à notamment accroître les impôts en vue de compenser la baisse des recettes pétrolières. À première vue, le tableau, effectivement, est plutôt sombre. Surtout dès lors que l'on le compare avec les situations plus florissantes du Brésil ou du Chili. Le Mexique concentre de nombreux risques qui, à eux seuls, expliquent la récente mise en garde des agences. Outre sa dépendance à l'économie américaine, responsable de la chute des exportations et des remises en devises, il souffre d'une dépendance fiscale au prix et aux volumes du pétrole, ces derniers étant affectés par la baisse des rendements des champs mexicains. Ces fragilités transparaissent d'ailleurs dans ses marchés financiers. handicapsLes actions mexicaines présentent une décote par rapport à celles du Brésil, tandis que sa prime de risque, qui était inférieure à celle du Brésil avant l'épisode Lehman Brothers, lui est aujourd'hui supérieure. Pour autant, si la situation n'est pas rose, elle ne serait pas encore trop critique. Plusieurs experts estiment encore de l'ordre du possible pour le pays d'éviter une nouvelle crise de confiance sur sa dette. « La réaction des autorités est plutôt rassurante, estime Lionel Bernard, gérant au Crédit Agricolegricole AM, elle devrait permettre d'éviter une telle dégradation de note. » Au pire, ajoute-t-il, « le pays ne tombera pas en catégorie spéculative, sa note passera de BBB+ à BBB, voire restera inchangée ». Lionel Bernard souligne que, en dépit de ses handicaps, le pays peut néanmoins compter sur un faible endettement des ménages ainsi que sur une dette publique ramenée au PIB relativement sous contrôle. Un point de vue partagé par d'autres gérants, notamment chez Goldman Sachs. M. B.