Essilor veut rester optimiste

Par latribune.fr  |   |  337  mots
Les lunettes, produit de nécessité ou de confort ? De la réponse à cette question dépend peut-être l'avenir d'Essilor. Dans le premier cas, à l'instar des groupes pharmaceutiques ou de santé, le leader mondial des verres ophtalmiques serait relativement immunisé contre la crise. La seconde réponse, en revanche, reviendrait à l'assimiler au secteur des biens de consommation, autrement plus fragile.« Nous demeurons un produit de prescription, remboursé par les mutuelles et les assurances dans les pays développés, et qui devrait bientôt être pris en charge dans les pays émergents comme la Chine », a souligné hier Xavier Fontanet, PDG du groupe, lors de la présentation des résultats 2008. Tout en admettant que « certains clients pourraient décaler de quelques mois le renouvellement de leurs lunettes ». Comment expliquer, sinon, qu'Essilor n'ait pas donné d'objectifs de croissance de l'activité et de la rentabilité pour 2009 ? Les dirigeants ont même laissé entendre que la hausse des ventes (à périmètre et taux de change constants) serait inférieure à celle de l'an dernier (+ 4,6 %). En novembre, ils tablaient encore sur 5 à 5,5 % de hausse. « Le contexte de récession rend très incertaines les prévisions pour cette année. Nous reviendrons d'ici un à deux mois avec un objectif de croissance », s'est justifié Xavier Fontanet. Cet attentisme a manifestement inquiété les investisseurs : l'action du groupe reculait de plus de 4 % hier dans l'après-midi.Sur le moyen terme, les dirigeants se veulent pourtant confiants. Comparées à d'autres figures du CAC 40, les performances d'Essilor l'an dernier n'ont en effet rien de déshonorant. À 3,01 milliards d'euros, l'activité a progressé de 5,7 %. Quant à la marge opérationnelle courante, elle a reculé de 18,1 % à 17,9 %, mais, en raison de l'acquisition de l'équipementier Satisloh l'an dernier (139 millions d'euros de chiffre d'affaires). C'est donc 2009 qui fera la différence. Les dirigeants d'Essilor assurent qu'ils « continueront à gagner des parts de march頻, notamment via de petites acquisitions de distributeurs. Ils comptent aussi se renforcer sur des marchés d'entrée de gamme dans les pays émergents (12 % des ventes). Audrey Tonnelie