L'encyclopédie traditionnelle se cherche sur la Toile

Par latribune.fr  |   |  392  mots
S'abonner pour accéder sur Internet au « Robert » (grand et petit), et au dictionnaire bilingue français-anglais « Le Robert & Collins » : c'est le pari des éditions Le Robert qui viennent de mettre en ligne leurs trois principaux dictionnaires. L'abonnement est de 24 à 48 euros par an pour « Le Grand Robert » en six volumes. « Nous visons 10.000 abonnés d'ici à un an », projette Marianne Durand, DG des dictionnaires Le Robert.« Les encyclopédies sur papier en 20 volumes, ça n'existe plus », constate Isabelle Jeuge-Maynart, PDG de Larousse. À part quelques ventes en porte-à-porte ou par correspondance, l'encyclopédie a définitivement pris le tournant du numérique, ouvrant des perspectives à un marché qui stagne depuis plusieurs années. « Avec les livres pratiques (cuisine, jardinage?), l'encyclopédie est l'un des secteurs où le curseur numérique est très avanc頻, analyse Stéphanie van Duin, directrice du développement chez Hachette Livre.Mais les encyclopédies classiques peinent à se faire une place sur Internet, où le modèle gratuit et participatif de Wikipédia s'est imposé. Face à cette suprématie, après avoir testé différents modèles, l'encyclopédie « Encarta » de Microsoft a finalement jeté l'éponge. Elle fermera fin 2009.Depuis son lancement en 2001, Wikipédia vit de la contribution des internautes pour enrichir et réguler ses contenus. Les utilisateurs peuvent y consulter près de 790.000 articles et 400 nouvelles contributions sont mises en ligne chaque jour. En France, elle a attiré 13,6 millions de visiteurs uniques en janvier, se plaçant en neuvième position des sites les plus fréquentés.la place du haut de gammeCe succès a inspiré Larousse. En mai 2008, il lançait la version Web de son encyclopédie, où cohabitent les 150.000 articles issus du Larousse et ceux rédigés par les internautes, dans des espaces différenciés. Gratuite, elle attire 1 million de visiteurs uniques par mois, et de nombreuses contributions. Mais quand Wikipédia se finance par un appel au don annuel (4,4 millions d'euros), les éditeurs doivent trouver des ressources. La deuxième version de l'encyclopédie on line, que prépare Larousse pour la rentrée 2009, intégrera de la publicité. Julien Fayolle, vice-président de Wikimédia France, fondation qui soutient Wikipédia, assure pourtant qu'« il y a une place pour les encyclopédies payantes haut de gamme ». « Le Robert » en sera le test. nd