M&G dévoile ses ambitions européennes

Par latribune.fr  |   |  440  mots
M&G veut profiter de la crise pour se consolider en Europe. La société de gestion britannique, détenue par l'assureur Prudential, souhaite se développer au Portugal, en Grèce, en Belgique et aux Pays-Bas. « La crise est une opportunité pour gagner des parts de marché, explique Jonathan Willcocks, directeur de la distribution internationale chez M&G Investments (M&G). Les rares gagnants de la crise sont ceux qui ont réduit l'effet de la chute des marchés avec une collecte nette. Nous en faisons partie. »Avec une baisse des encours de « seulement » 15 % en 2008, à 148,5 milliards d'euros, M&G est l'un de ceux qui ont limité la casse. Le recul provient entièrement de l'effet de marché négatif, la société de gestion enregistrant une collecte nette de 3,6 milliards d'euros, essentiellement grâce à la solidité de sa marque en Grande-Bretagne. Les particuliers, en recherche de valeurs sûres, ont été nombreux à y placer leur argent. Les souscriptions en Grande-Bretagne ont progressé de 62 %, tandis que l'industrie britannique dans son ensemble reculait de 57 %.coûts limités en europeLa performance en Europe a cependant été moins spectaculaire. Sans dévoiler de chiffre, Jonathan Willcocks décrit le niveau des ventes nettes dans les sept pays européens, où il est présent depuis 2001 comme « stable » pour 2008. Elles ont augmenté en France, mais en partant de presque rien, M&G n'étant présent que depuis septembre 2007.Cependant, Jonathan Willcocks souligne que ses coûts en Europe sont très limités, ce qui lui permet de faire face à la tempête plus facilement. Dans chaque pays où il est présent, il a des équipes réduites de trois personnes. Tout le reste, de la gestion des fonds à l'informa- tique, est fait depuis Londres.Cette légèreté, ainsi que la déstabilisation de nombreux concurrents, donne l'opportunité à M&G de mieux se faire connaître. La société a débuté des négociations au Portugal et en Grèce, où les marchés sont très concentrés dans les mains de quelques grands acteurs. La distribution devrait commencer dans le courant de l'année. « Nous regardons aussi la Belgique et les Pays-Bas », précise Jonathan Willcocks.un challengeL'autre versant de la stratégie de développement en Europe est de se concentrer sur l'obligataire. « Le challenge pour nous est de faire comprendre en Europe que nous ne sommes pas qu'une boutique de fonds actions internationales », explique-t-il. Il met en avant les 52 analystes de crédit de M&G, qui gèrent au total 90 milliards d'euros. Reste à convaincre les investisseurs.