1.100 milliards de dollars du G20  ? Plutôt 354 milliards ?

Par latribune.fr  |   |  412  mots
C'est le grand chiffre du G20 : 1.100 milliards de dollars pour « aider à restaurer le crédit, la croissance et les emplois ». Mais, derrière l'effet d'annonce, les mesures concrètes s'avèrent beaucoup plus limitées. Pour l'instant, seuls 354 milliards ont été vraiment promis, et les prochains mois seront décisifs pour le reste du programme.Le chiffre provient avant tout d'un triplement des ressources du FMI, qui passent de 250 à 750 milliards de dollars. Mais, pour l'instant, seuls 250 milliards ont été promis : 100 milliards du Japon, 100 milliards de l'Union européenne, 40 milliards de la Chine (cette dernière n'a pas confirmé officiellement cette somme) et 10 milliards du Canada. Le reste doit être déterminé dans les mois qui viennent, avec la promesse de « progrès substantiels » d'ici à la réunion du FMI, les 25 et 26 avril. Coût supplémentaire : 250 milliards.À cela s'ajoutent 250 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux (DTS). Ce curieux instrument financier est une promesse émise par le FMI, que les gouvernements peuvent utiliser pour augmenter leurs réserves monétaires. Il s'agit donc d'une création monétaire qui ne coûte rien, tant que les gouvernements ne réclament pas l'utilisation de cette promesse. Coût supplémentaire : 0.Des chiffres vaporeuxMais c'est ensuite que les chiffres deviennent véritablement vaporeux. Les différentes banques multilatérales de développement (Banque asiatique de développement, Banque européenne pour la reconstruction et le développement?) doivent « augmenter leurs prêts » de 100 milliards. Comment ? « Grâce à l'utilisation pleine et exceptionnelle des bilans des banques », répond le G20. En d'autres termes, les critères prudents de prêt sont oubliés, en espérant que cela ne pousse pas les banques de développement à la faillite. Coût supplémentaire : 100 milliards, mais danger.Enfin, le plan de « soutien au commerce » de 250 milliards « sur deux ans » est particulièrement gonflé. Cette somme concerne des prêts aux exportations, dont la durée moyenne est de six mois. À chaque fois, il est estimé que le prêt, une fois remboursé, est renouvelé. Donc, sur deux ans, la somme est comptabilisée quatre fois ! De plus, les crédits proviendront en partie des agences d'aide aux exportations (Coface?), mais aussi de banques privées. Ainsi, à partir d'une promesse de « 3 à 4 milliards » faite par le G20 jeudi, la Banque mondiale promet qu'elle aidera pour 50 milliards de dollars sur trois ans. Coût supplémentaire : 3 à 4 milliards. Soit un grand total nettement moins spectaculaire de 354 milliards de dollars.