Hypo Real Estate ralentit la spirale de ses pertes

Par latribune.fr  |   |  347  mots
L'État allemand a-t-il récolté la majorité du capital de la banque bavaroise Hypo Real Estate (HRE) à l'issue de son offre publique d'achat ? Le suspense était hier au centre des discussions à Berlin comme à Munich. Car si la Soffin, l'agence gouvernementale qui gère le plan de sauvetage bancaire, parvient à détenir plus de 50 % des titres, nul ne pourra l'empêcher de décider d'une augmentation de capital lors de l'assemblée générale du 2 juin. Cette émission lui sera réservée et permettra de faire passer la part de l'État au-delà de la barre des 90 %, ouvrant la possibilité d'un retrait obligatoire. Mais si l'État reste minoritaire, alors il faudra faire usage de la loi promulguée en début de mois et il expropriera les actionnaires résiduels, dont le tenace américain JC Flowers, qui possède actuellement 22 % de HRE et qui a promis dans ce cas de se livrer à un combat judiciaire. L'OPA de la Soffin s'est achevée lundi à minuit. Sept heures avant la fin de l'offre, la Soffin a affirmé posséder 40,93 % du capital de la banque. Les résultats définitifs de l'offre seront connus jeudi.En attendant, HRE continue de souffrir. Après avoir perdu 5 milliards d'euros en 2008, ses pertes s'élèvent à 382 millions d'euros au premier trimestre. Un résultat qui a cependant été jugé positivement par le président de la Bundesbank, Axel Weber, qui y voit le signe que « la spirale des pertes a été ralentie ». Certes, les dépenses de fonctionnement de HRE reculent et les provisions pour risques (196 millions d'euros) sont sept fois moins élevées qu'au trimestre précédent. Mais la situation de la banque reste précaire : son ratio de solvabilité reste inférieur au minimum légal de 4 %. L'État va donc devoir injecter de l'argent (on parle de 10 milliards d'euros). Mais, pour le ministère des Finances, plus question de reverser des fonds (104 milliards d'euros d'aides diverses ont déjà été attribués à HRE) sans avoir le contrôle complet des opérations.Romaric Godin, à Francfort