pétrole : risque d'un emballement

Par latribune.fr  |   |  309  mots
Une fois de plus, le marché avait raison. Le baril de pétrole léger, coté sur le marché à terme new-yorkais (Nymex), a bondi au-dessus des 70 dollars hier ? au plus haut depuis novembre dernier ?, dès que furent publiés les chiffres mensuels de l'emploi américain. Cela fait plusieurs mois que les spéculateurs actifs sur le marché du brut anticipent une sortie de la crise économique avant la fin de l'année. La nette amélioration enregistrée sur le front de l'emploi aux États-Unis est venue, à point nommer, redonner du tonus au baril. Son cours a déjà plus que doublé après un étiage sous les 34 dollars, le 12 février dernier. Depuis, les prix pour une livraison à très court terme n'ont pas cessé d'être tiré par les contrats arrivant à échéance à plus long terme en raison des anticipations des opérateurs sur la conjoncture. Le contrat pour livraison en novembre avait déjà passé le cap symbolique des 70 dollars au début de la semaine. Les craintes liées à une poursuite de l'envol du prix du baril, qui viendrait tuer la reprise américaine dans l'?uf, semblent pourtant hâtives. Face à la baisse de la consommation mondiale ces derniers mois, le cartel des producteurs de l'Opep a reconstitué un volant de capacités d'extraction de près de 5 millions de barils/jour et les stocks américains n'ont jamais été aussi pléthoriques. Le risque de pénurie est encore loin. Sauf à considérer comme François Chevalier, le stratège de la banque Leonardo, que les cours des matières premières sont devenus la variable d'ajustement des marchés financiers car l'action des banques centrales fausse celui des obligations, le pétrole ne va pas reconquérir de sitôt son pic de 147 dollars atteint en juillet dernier. C. T.