Les élus UMP et les mots en " R"

Crabes et oursins empilés sur un plateau à l'entrée d'un restaurant d'Antibes en sont la preuve, pendant les mois en R, on mange des fruits de mer. Mais aux journées parlementaires de l'UMP, les mots en R étaient tabous. " Récession, relance, rigueur... ", Xavier Bertrand s'amuse à en faire la liste avant la reconnaissance par Éric Woerth de la réalité d'une " récession technique ". Avant cela, les parlementaires UMP recouraient à toutes les astuces de la langue française, le mot était lâché mais tenu en laisse. " Passage récessif ", pour Frédéric Lefebvre, " petite récession courte ", pour Hervé Mariton. C'est qu'il s'agit de ne pas désespérer les Français, qui " tremblent pour leur pouvoir d'achat et somatisent pour leurs économies ", souligne un député.UN CLIMAT D'INCERTITUDEMalgré un spectacle d'orques, des petits fours et du champagne au Marineland d'Antibes, les élus de la majorité semblaient sonnés. Et le discours de François Fillon ne les a rassurés qu'à moitié. Le Premier ministre qui ne renonce pas à son objectif d'un déficit public " proche de zéro en 2012 ", mais annonce dans le même temps que le monde est " au bord du gouffre ". Pour ce député, " on a l'impression que personne ne sait où ça va, donc on s'accroche à des certitudes d'hier comme la poursuite des réformes... qui, comme les billets de banque de 1929, ne vaudront peut-être plus rien demain ".La situation fait au moins un heureux, Éric Besson, ministre d'ouverture, qui confie se sentir parfaitement à l'aise depuis que le chef de l'État a remis au goût du jour un autre mot en R : " Nicolas Sarkozy est allé jusqu'au bout des thèses de la régulation. Après son discours de Toulon, j'ai d'ailleurs reçu un texto d'un élu PS qui disait : la motion Sarko, est-ce que tu la votes ? " plaisante l'ex-socialiste. Il y a néanmoins peu de chances que cet optimisme idéologique soit partagé lors du débat de mercredi à l'Assemblée. Le PS a rejeté l'appel à l'unité nationale. " Heureusement que la vie politique a sa part de contradiction ", a dit François Hollande hier, tandis que Pierre Moscovici faisait du paquet fiscal de l'été 2007 " le péché originel du quinquennat ".
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