La supervision bancaire divise l'Europe

Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international, aime à rappeler une vérité crue souvent omise : " Les États-Unis sont un pays. L'Europe reste une construction. " Bref, dans l'Union européenne, il n'existe pas un M. Paulson. Les gouvernements volent au secours de leurs établissements financiers en difficulté au cas par cas. Nicolas Sarkozy, qui préside actuellement le Conseil européen, voulait " une réponse européenne structurelle " face à la crise financière internationale.LA FRANCE MENACE DE DEMANDER UN VOTEAprès le couac d'un fonds de sauvetage des banques, le mini-sommet qu'il a réuni à l'Élysée, samedi, a permis d'accorder les violons. Mais rien n'est gagné d'avance. La France a déjà fait l'amère expérience de l'extrême difficulté de réunir l'unanimité des Vingt-Sept sur des questions financières. À l'occasion du conseil informel des ministres des Finances, qui s'est tenu à Nice les 12 et 13 septembre, Paris voulait par exemple obtenir une décision sur la supervision des activités des groupes financiers dont l'opacité et la disparité des règles de fonctionnement expliquent en grande partie la crise actuelle. Par pure perte. Une douzaine de pays se sont opposés à un texte qui avait pourtant l'assentiment du Parlement européen, de la Commission de Bruxelles et des professionnels de la banque et de l'assurance. De fait, les nouveaux États membres de l'Est, le Luxembourg ainsi que l'Espagne redoutent de perdre le contrôle sur leurs établissements financiers qui sont souvent aux mains de groupes étrangers si le rôle prépondérant du superviseur de la maison mère devait être reconnu. La question sera cette fois officiellement sur la table des ministres des Finances demain à Luxembourg. La Francemenace de demander un vote. Ce qui ne ferait qu'exacerber les divisions européennes.La BEI va mobiliser 30 milliards d'euros pour financer les PMELes dirigeants réunis à Paris pour un mini-sommet européen se sont mis d'accord pour " demander à la Banque européenne d'investissement (BEI) de dégager 25 milliards de livres " (30 milliards d'euros en fait)à destination des PME, a déclaré le chef du gouvernement britannique, Gordon Brown. " Cette crise qui est venue d'Amérique a affecté toutes les entreprises ", a souligné le Premier ministre, à l'issue de la réunion des chefs d'État ou de gouvernement français, allemand, italien et britannique à Paris. " Nous nous sommes mis d'accord pour demander à la Banque européenne d'investissement de dégager 25 milliards de livres sterling pour financer les petites entreprises. " Les PME se plaignent de rencontrer des difficultés croissantes pour obtenir des crédits de leurs banques. La proposition européenne vise donc à atténuer les effets de la raréfaction des crédits sur les entreprises les plus fragiles et qui ne peuvent pas accéder aux marchés de capitaux.
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