Touché par la crise, le Brésil renouvelle sa confiance au président Lula

Malgré la crise qui pointe son nez, les Brésiliens devaient hier réaffirmé leur confiance au Parti des travailleurs (PT) du président Lula lors des élections locales. Avec une croissance de 6 % au premier semestre, l'économie brésilienne affiche pour l'heure une santé éblouissante. Mais les Brésiliens ont le sentiment que la crise financière partie des États-Unis n'épargnera pas l'économie du pays.Le Bovespa, le principal indice de la Bourse de São Polo, a perdu près de 40 % depuis mai 2008. " Le marché est devenu hystérique et je travaille 35 heures par jour ", explique François Dossa, le président de la filiale brésilienne de la Société Générale.À l'origine de ce vent d'inquiétude, la difficulté, pour les exportateurs, d'accéder aux lignes de ­financement en dollars. " La situation est très tendue en termes de liquidités. Or les entreprises au Brésil se financent auprès des institutions nationales comme les nôtres ", explique un banquier. Certes, la banque centrale a injecté 5 milliards d'euros sur le marché pour réduire les tensions.LES MENAGES TIRENT LA CROISSANCEMais, comme le relève Silvio Campos Neto, chef économiste de la banque Shahin, " les grands exportateurs, en particulier de matières premières, font du lobbying. Ils voudraient que le gouvernement puise dans les réserves de changes, très confortables, pour leur procurer un surcroît de financement. "Le dynamisme de la demande intérieure permettra-t-il au Brésil d'échapper à un ralentissement trop sévère ? Les exportations ne représentent que 12 % du PIB brésilien alors que la demande intérieure demeure le premier moteur du boom brésilien. " Ces dernières années, des dizaines de milliers de ménages sont sortis des couches défavorisées pour venir grossir la classe moyenne brésilienne en pleine expansion. Nos ventes ont progressé à un rythme de 20 % par mois. ", explique un chef d'entreprise franco-brésilien travaillant dans la distribution. Malgré tout, un ralentissement de la consommation semble inévitable compte tenu de la raréfaction et du renchérissement du crédit, lequel représente 38 % du PIB, explique l'économiste Silvio Campos Neto.Dans ces conditions, la progression du PIB devrait encore se maintenir autour de 5 % cette année (contre 5,4 % en 2007 et 3,8 % en 2006). Mais l'année 2009 se présente sous de moins bons auspices. Le gouvernement comme les économistes tablent désormais sur une croissance comprise entre 2,5 % et 3,5 %.Le parti des travailleurs favoriLe Parti des travailleurs (PT), fondé il y a vingt-huit ans par le président brésilien, devait sortir grand gagnant du scrutin local d'hier en remportant, selon les sondages, 21 des 26 capitales provinciales (contre 11 aux dernières élections). Si elle se confirme, cette victoire sera la preuve de la forte popularité dont continue de bénéficier le président Lula, 62 ans, qui termine son deuxième mandat.
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