Un vaste marché où les escrocs côtoient M. Tout-le-monde

Depuis deux ans, sur Ebay France, dont le siège est basé au Luxembourg, des kyrielles de vendeurs asiatiques, basés en Chine ou à Hong Kong, font commerce de jouets, de produits électroniques ou de vêtements. À des prix défiant toute concurrence. Ainsi des souris sans fil, expédiées depuis Hong Kong, sont commercialisées 1 euro. Même en rajoutant les 9,99 euros d'expédition, c'est une affaire. " Il y a toujours eu des prix de production moins élevés en Asie " , s'excuse Alexander von Schirmeister. Sauf que certaines pratiques de ces nouveaux commerçants sont à la limite de la légalité, voire au-delà. Un grand nombre de produits sont vendus sous la barre de l'euro, le commerçant se rattrapant sur des frais de port exorbitants. Et si ces produits sont si peu chers, c'est qu'ils échappent aux droits de douane. Parfois, il est précisé en petits caractères dans les conditions générales du vendeur qu'il incombe à l'acheteur de s'en acquitter auprès des autorités de son pays. Parfois aussi, le vendeur étranger estampille le paquet d'un tampon " cadeau " qui permet d'échapper à la dîme.Plus grave, une multitude de produits ne comportant pas les certificats sanitaires nécessaires ou ne répondant pas aux normes de sécurité requises par l'Union européenne, comme celle de pointeurs lasers trop puissants par rapport à la législation en vigueur, semblent en vente. " Tant que nous n'avons pas les produits dans les mains, nous ne pouvonspas être sûrs qu'ils ­contreviennent à la législation ", explique-t-on à la DGCCRF.Un phénomène dont se dédouane Ebay. " Nous interdisons les objets frauduleux. Maintenant, la responsabilité incombe au vendeur et à l'acheteur, pas à nous ", assure le directeur général, qui s'abrite derrière la loi sur l'économie numérique de 2004, qui atténue la responsabilité des plates-formes d'échanges en en faisant de simples hébergeurs.Mais, légalement, la situation pourrait évoluer. En France, Ebay a perdu cette année des procès contre de grands noms du luxe, comme Hermès, Vuitton et Dior qui l'attaquaient en contrefaçon. Mêmes provisoires, car rendues par le tribunal de commerce, ces condamnations ébranlent l'irresponsabilité d'Ebay.
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