Tata renonce à l'usine de sa Nano

Coup dur pour la Nano, le projet de voiture la moins chère au monde conçue par le groupe indien Tata. Ce dernier a annoncé vendredi soir qu'il renonçait à achever la construction de son usine principale, dans laquelle il avait investi 350 millions de dollars et qui devait produire 250.000 véhicules par an. Le chantier, situé à Singur près de Calcutta (Bengale occidental), était au point mort depuis un mois en raison d'un conflit avec un groupe de paysans hostiles à l'expropriation de leurs terres." Irrévocable ", selon le PDG, Ratan Tata, cette décision risque de remettre en cause la date de sortie de la Nano, prévue ce mois-ci. On s'attendait à une ruée des consommateurs sur cette petite voiture toute simple vendue au prix imbattable de 100.000 roupies (1.600 euros). Certes, des Nano seront peut-être commercialisées à partir des usines " secondaires " du groupe Tata, mais la production de masse sera probablement repoussée de plusieurs mois, le temps que le groupe fasse son choix parmi les propositions des autres États indiens qui se bousculent pour récupérer le projet.REPERCUSSION SUR LES PRIXCet abandon spectaculaire pourrait également peser sur le prix de vente de la Nano. Le renchérissement des matières premières cette année avait déjà mis sous pression cet objectif de prix. La facture de l'abandon de l'usine, tant pour Tata que pour ses sous-traitants, ne va rien arranger. Les spécialistes estiment donc que, si Tata devrait sortir malgré tout un modèle de base à 100.000 roupies, il pourrait s'orienter très vite vers un modèle au prix plus élevé. Plus globalement, le fait qu'un groupe industriel réputé comme Tata Motors ait dû abandonner une usine aussi stratégique sous la pression de paysans très minoritaires et de partis politiques populistes porte un coup très dur au Bengale occidental et à sa politique d'industrialisation (voir " La Tribune " du 16 septembre). Les milieux économiques craignent que l'image de l'Inde tout entière ne soit affectée aux yeux des investisseurs internationaux.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.