Le VIX au max

Jamais l'investisseur n'aura été autant stressé sur les actions américaines que la semaine passée. À 46,7 % lundi dernier (lors du vote négatif du premier plan Paulson par le Congrès américain), le VIX, indice de volatilité implicite à court terme du S&P 500, a établi un record historique depuis 1990. Il a ainsi dépassé ses précédents pics datant du 8 octobre 1998 (crise du LTCM, 45,7 %), du 20 septembre 2001 (43,7 %) et du 5 août 2002 (45,1 %). Il est peu probable que cette situation extrême perdure, dans la mesure où un tel maintien de la volatilité implicite sur des niveaux aussi élevés supposerait un régime des variations quotidiennes de l'indice S&P 500 supérieures à 2,5 %. Et l'histoire boursière montre que la volatilité implicite peut même se replier très vite. Mais la situation actuelle pourrait, dans une certaine mesure, contredire le passé. Créer une nouvelle institution de defeasance ne devrait pas suffire à dissiper toutes les incertitudes. Selon les économistes d'Exane BNP Paribas, la restauration de la confiance nécessite en effet une grande transparence sur les prix futurs des actifs aujourd'hui toxiques, ce qui suppose une véritable reprise des volumes sur de tels actifs. Il subsiste par ailleurs beaucoup d'incertitudes sur la nouvelle structure, le mode de détermination des prix, l'ordre de priorité dans le rachat des actifs, le degré de fragilité des institutions (en défaut ou non) dont les actifs sont susceptibles d'être achetés, la limitation des rachats à l'immobilier, la possibilité d'injecter des fonds dans le capital de banques défaillantes, le traitement des banques étrangères, etc. Enfin, l'économie réelle s'affaiblit désormais indépendamment de la crise financière. Lorsque la première Resolution Trust Corporation (RTC) fut instituée au début des années 90, à l'occasion de la faillite des caisses d'épargne américaines, le point bas du marché ne fut atteint qu'un an plus tard et le creux du cycle deux ans après. Le travail d'ajustement des prévisions des analystes n'est pas terminé. Alors que les révisions ont essentiellement concerné les financières, le consensus des analystes pèche par excès d'optimisme en continuant à prévoir pour 2009 une croissance des BPA de 26 % aux États-Unis et de 13 % en Europe...
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