Norinchukin s'invite dans le capital du Crédit Agricole

C'est un investissement de paysan, prudent et mûrement réfléchi, qu'a annoncé vendredi Norinchukin ("Nochu"), la banque des coopératives agricoles, forestières et de pêcheurs du Japon : Nochu est entrée à hauteur de 0,5 % dans le capital du Crédit Agricole pour un montant de 30 milliards de yens (205 millions d'euros). Si l'investissement est faible en numéraire, la portée du geste est symbolique à un moment où la Banque verte française est, comme ses consoeurs occidentales, en difficulté. " Ça montre que nous ne faisons pas peur ! ", ironise un cadre de Calyon à Tokyo, allusion aux conséquences de la crise des subprimes sur le bilan de la Banque verte. Crédit Agricole a été un des établissements les plus touchés par ladite crise.OUVERTURE D'ESPRIT" On peut reconnaître à Crédit Agricole son ouverture d'esprit. À ma connaissance, aucune autre banque européenne n'a ouvert son capital à des banques japonaises. Elles ne les connaissent pas et pensent qu'elles sont en crise ", estime un banquier français implanté de longue date à Tokyo. Côté Norinchukin, un communiqué officiel indique que cette transaction constitue " un point de départ " à partir duquel " les deux banques vont renforcer leur coopération sur des questions d'intérêt commun, notamment en matière d'opérations internationales ". Avec peut-être en ligne de mire la Chine. En réalité, il s'agit plutôt d'un point d'arrivée : Norinchukin, qui observe depuis des années avec une stupéfaction muette la transformation d'une banque agricole française traditionnelle en géant financier mondial ultra-diversifié, aimerait réussir la même mutation. Norinchukin est aujourd'hui encore un établissement de type coopératif (il compte plus d'actionnaires que d'employés). " C'est le Crédit Agricole d'avant ", résume un analyste. Les deux banques ont d'excellentes relations. " Depuis longtemps les agriculteurs japonais parlent aux agriculteurs français ", poursuit notre cadre de chez Calyon. Norinchukin partage aussi avec Crédit Agricole la triste distinction d'avoir payé un lourd tribut à la crise des subprimes : au 30 juin, elle évaluait son exposition à 281 milliards de yens (1,9 milliard d'euros).
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