Sortir du bourbier irakien

Par latribune.fr  |   |  402  mots
Décidé à rompre avec les errements et l'aventurisme de la politique de Bush, Barack Obama a affirmé à plusieurs reprises pendant sa campagne sa volonté de se désengager progressivement du bourbier irakien dans lequel les Etats-Unis se trouvent enlisés depuis cinq ans et demi, en fixant un calendrier de retrait pour les 145.?000 militaires, étalé sur seize mois. Or depuis le début de l'année, Washington et Bagdad discutent des conditions d'un accord qui redéfinirait le déploiement militaire en Irak après le 31 décembre, date d'expiration du mandat des Nations unies sous lequel opère actuellement la force multinationale conduite par les Etats-Unis. front afghanReste que si un accord n'est pas trouvé d'ici la fin de l'année le nouveau dirigeant américain pourrait se retrouver dans une situation très inconfortable, n'ayant plus de fondement légitime pour laisser stationner ses troupes en Irak. L'intention de Barack Obama est de faire basculer une partie de celles-ci sur le front afghan, nouveau foyer d'insécurité de la planète, en proie aux attaques répétées des talibans. Mais le nouveau président, qui souhaite accroître l'effort américain sur le plan militaire et financier au régime de Kaboul, n'aura pas d'autre choix que de solliciter le soutien des chancelleries occidentales. Beaucoup de capitales européennes, qui ont accueilli hier avec soulagement son élection, espèrent néanmoins voir l'Amérique adopter une attitude plus modérée dans sa lutte contre le terrorisme : le dossier afghan devrait servir de test à la nouvelle relation transatlantique. Reste que d'ici le 20 janvier, date de la passation de pouvoir, les points chauds du globe ne sont pas à l'abri de nouvelles provocations. « J'espère que cette période ne sera pas l'occasion d'actes inconsidérés sur l'Iran », prévient ainsi Axel Poniatowski, président de la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale, en faisant allusion aux tentations guerrières des faucons israéliens. précieux ambassadeurNul doute qu'au cours des prochains jours les nerfs du futur président risquent d'être soumis à rude épreuve sur le terrain diplomatique. La présence à ses côtés de Joe Biden devrait néanmoins le rassurer : le nouveau vice-président américain, qui est l'actuel président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, constitue un précieux ambassadeur pour la future administration Obama. Éric Chol