Un mal pour un bien

Par latribune.fr  |   |  402  mots
chronique des marchésÉtrange semaine ! Les indices boursiers ont été régulièrement nourris d'indicateurs plutôt positifs suggérant, si ce n'est la sortie de la crise, au moins une stabilisation après des mois de dégradation des fondamentaux économiques. Lundi, la publication de l'indicateur des directeurs d'achat américains a signalé un ralentissement de la baisse de l'activité dans les services à même de redonner du tonus aux marchés. Dans la sphère des matières premières, le rétablissement de l'indice Baltic Dry, qui rapporte l'évolution des taux de fret des vraquiers s'accélère : il a maintenant regagné 125 % depuis le trou d'air du 5 décembre dernier. Le marché de l'immobilier aux États-Unis envoie lui aussi des signes positifs avec la remontée des promesses de ventes du mois de décembre. Enfin, les marchés financiers ont pu mettre à profit la nette détente enregistrée sur le front de la volatilité de l'indice VIX, revenu à 42 %, témoin de la perception du risque par les investisseurs. Cependant, toutes ces « bonnes nouvelles » ne suffisaient pas à soutenir le mouvement de reprise boursière, qui s'est essoufflé jeudi. Et si la dernière séance s'est traduite par une nouvelle et forte poussée de hausse des marchés, c'est au contraire une bien mauvaise publication qui en est l'auteur. Alors que l'indice CAC 40 se cherchait visiblement une direction en matinée, hier, ce sont les terribles chiffres de l'emploi américain ? avec la destruction de 598.000 emplois au mois de janvier ? qui ont mis le feu aux poudres, provoquant dans la foulée de leur annonce un rebond de 2,6 % de l'indice parisien. Réagir par la hausse aux mauvaises comme aux bonnes nouvelles ne relève du non-sens qu'en apparence. Si la Bourse a applaudi à la flambée du chômage américain, c'est simplement parce que cela renforce Obama face à la résistance des républicains pour voter son plan de 820 milliards de dollars. Les investisseurs qui restent suspendus à l'adoption du plan ont donc pris un mal pour un bien. C'est en tout cas un raisonnement plus sain que celui qui conduit parfois la Bourse à frétiller à l'annonce des licenciements annoncés par des entreprises irresponsables pour faire miroiter un gonflement de leurs bénéfices. nla Bourse de paris a applaudi la flambée du chômage américain parce que cela renforce Obama.