Veolia va maigrir et réduire ses coûts

Par latribune.fr  |   |  495  mots
Finalement, et en dépit des apparences, Veolia sait parfois se montrer attentif aux attentes des investisseurs et du marché. Il en a fait la preuve hier à l'occasion de la publication de ses résultats annuels 2008, en annonçant une cure d'amaigrissement pour les trois prochaines années.Comment aurait-il pu faire autrement ? Dans une conjoncture particulièrement morose ? pour ne pas dire plus ? et un contexte de raréfaction du crédit, le numéro un mondial des services et de l'environnement a conclu 2008 plombé par une dette de 16,5 milliards d'euros (en hausse de 9,3 % sur un an). Un handicap d'autant plus pesant que le coût de l'endettement financier net s'est élevé l'an dernier à 925 millions d'euros.En Bourse, le phénomène n'est guère apprécié. Largement critiqué pour ses acquisitions à répétition, notamment en 2007 où le groupe a déboursé la bagatelle de 4 milliards d'euros, Veolia a dégringolé de plus de 64 % en Bourse l'an dernier et continue de perdre plus de 25 % depuis janvier. Fulminant contre la gente financière, Henri Proglio, le président de Veolia, a lâché hier que prêcher le bien-fondé de sa stratégie et la solidité de son modèle aux analystes revenait à « évangéliser des sauvages ». Reste que l'acquisition de Sulo en Allemagne s'est tout de même soldée dans les comptes 2008 par une dépréciation de 430 millions d'euros.réconciliationL'annonce hier de cessions d'actifs non stratégiques pour un montant de 3 milliards d'euros sur la période 2009-2011 (dont 1 milliard cette année) a semble-t-il sonné l'heure des réconciliations. À cette mesure s'ajoutent également une réduction de moitié des investissements, qui seront limités à 2 milliards d'euros cette année, et une baisse de 280 millions d'euros des coûts. La priorité est donc à l'amélioration de la rentabilité et l'objectif est de boucler 2009 avec une capacité d'autofinancement positive après versement du dividende.Et le message a bien été entendu par le marché puisque le titre a conclu hier sur un gain de 3,54 % à 16,51 euros. Les investisseurs, préférant voir le verre à moitié plein, n'ont finalement pas fait grand cas d'un bénéfice net amputé de moitié à 405 millions d'euros sur 2008 ? du fait de la dépréciation sur Sulo. Pour le reste, le résultat opérationnel s'est inscrit en baisse de 21,4 % à 1,95 milliard d'euros et le chiffre d'affaires en hausse de 15,8 % à 36 milliards. Dans ces conditions, le groupe a décidé de laisser inchangé son dividende à 1,21 euro par action.Enfin et en dépit des bonnes intentions affichées par le groupe en termes de désendettement, Henri Proglio a précisé qu'il ne s'interdisait pas de regarder « tout ce qui bouge ». Le patron de Veolia a toutefois écarté l'idée d'un rachat des 34 % qu'EDF détient dans Dalkia (détenu à 66 % par Veolia), jugeant qu'une telle vente n'était pas d'actualité du côté de l'électricien français. nVeolia a dégringolé de plus de 64 % en Bourse l'an dernier.