La BCE appelle les banques à faire leur travail

Par latribune.fr  |   |  436  mots
Politique monétaireL'ordre du jour n'était pas la question des bonus, bien sûr. Mais tout de même, dans son allocution à la presse qui a suivi le dernier conseil de politique monétaire de la Banque centrale européenne avant la trêve estivale, Jean-Claude Trichet, son président, n'a pas manqué d'interpeller les banques. « Notre message reste fortement le même, a-t-il insisté, dire au secteur financier qu'il serait très approprié de réparer les dégâts aussi activement que possible pour qu'il soit en position de faire son travail, c'est-à-dire de prêter. »Pour les inciter à aller dans cette direction, la BCE a d'ailleurs indiqué qu'elle ne réduirait pas la voilure de son plan d'achat d'obligations sécurisées lancé en juillet dernier, et dont l'objet est d'abreuver généreusement le système bancaire en liquidités. « Il n'y a absolument aucune volonté de modifier notre décision d'aller jusqu'à 60 milliards d'euros », a confirmé Jean-Claude Trichet. « Ce programme est un succès, a renchéri Lucas Papademos, le vice-président de la BCE, il a permis de raviver l'activité sur le marché primaire. » Il est d'autant plus nécessaire que les banques relancent leur activité de prêts que la reprise économique, si elle pourrait être plus précoce que prévu dans la zone euro, reste encore, selon les sages de Francfort, très fragile.Attendre la fin de l'annéeC'est d'ailleurs ce constat qui a conduit la BCE à maintenir son taux directeur à 1 %. Un taux historiquement bas qui avait été fixé le 7 mai dernier. Selon Jean-Claude Trichet, ce taux serait, compte tenu des récentes données économiques, « appropri頻. En effet, ajoute-t-il, « bien que le rythme de contraction soit désormais clairement en train de ralentir, l'activité restera faible pour le restant de l'année ». Dans ce contexte, le président de la BCE balaie néanmoins les craintes de déflation évoquées par certains économistes. S'agissant de la baisse de 0,6 % des prix à la consommation en juillet, il a rappelé qu'elle avait été « anticipée » car liée à un effet de base après la flambée des prix des matières premières. « Nous pensons que l'épisode actuel de taux d'inflation très bas ou négatifs sera de courte durée et que la stabilité des prix sera maintenue à moyen terme. » Dans les mois à venir, la « BCE pourrait être surprise par des statistiques économiques plus solides », a reconnu Jean-Claude Trichet. En attendant, les économistes jugent cependant toujours fort peu probable une remontée des taux avant la fin de l'année prochaine.