Robert Mundell?: Jusqu'ici, la crise en cours n'est pas aussi forte que celle que nous avons connue en 1974-1975, lors du grand choc pétrolier, qui avait vu un quadruplement du prix du baril, suscitant un choc important en Europe et aux États-Unis. Mais les turbulences actuelles n'étant pas terminées, elles pourraient se révéler plus amples. Il faut avoir en tête que durant la Grande Dépression des années 1930 aux États-Unis, qui dura une décennie, le chômage avoisinait les 25 % de la population active. Clairement, nous ne sommes pas dans une crise de cette profondeur. Edward Prescott?: La crise actuelle n'est pas sans précédent. Il suffit d'avoir à l'esprit que durant la récession de 1978 à 1982 aux États-Unis, le produit intérieur brut par habitant avait chuté d'environ 11 %, enregistrant la plus grande contraction de l'après-guerre, contre peut-être environ 1,4 % dans le reflux actuel, soit neuf fois moins.