Les investisseurs guettent un rebond sur le pétrole

Par latribune.fr  |   |  441  mots
Les indices de matières premières ont baissé à une vitesse record la semaine dernière. L'indice S&P Goldman Sachs a chuté de 18,81 % sur cinq séances, le CRB Jefferies de 14,83 %. Les indices, qui font une large place à l'énergie (elle représente typiquement la moitié des pondérations), ont été plombés par l'effondrement des prix du pétrole. Le baril de WTI a chuté de près de 25 % sur la semaine. L'absence de réduction des quotas de l'Opep, qui a préféré attendre le 17 décembre pour modifier son niveau de production, ainsi que la faible observance desdits quotas mettent en péril le redémarrage des prix du baril.baril à 25 dollarsPour Thierry Lefrançois chez Natixis, seule une baisse coordonnée de la production des pays non Opep comme la Russie et la Norvège pourrait enrayer le recul des prix. Mais lesdits producteurs risquent de se montrer réticents. « D'une part, le point mort des projets a doublé, voire triplé depuis cette époque. D'autre part, les pays producteurs voient désormais leur pétrole comme une rente qui n'est pas infinie, et qu'il convient d'utiliser avec parcimonie », avance l'expert.Selon ETF Securities, le sentiment des investisseurs serait toutefois en train d'évoluer pour devenir plus positif à l'égard de l'or, du pétrole et du platine. Le courtier se fonde sur l'afflux d'achat constaté fin novembre sur son fonds d'or physique, qui montre une forte hausse. Un discours corroboré par Eric Kolts, responsable des matières premières chez Standard and Poor's. « Les fonds s'intéressent de nouveau aux matières premières en raison des niveaux de prix, qui sont perçus comme des points d'entrée », estime l'expert, qui vient de faire un tour d'Europe des fonds d'investissement. Pour l'année prochaine, il anticipe une reprise des indices, mais lente. « Si l'économie est en récession, on ne verra pas la demande d'énergie et de métaux redémarrer rapidement », prévoit-il. Tant qu'un point bas n'a pas été identifié, surtout sur le pétrole, il y a en effet peu de chance que les indices inversent la tendance. Or les objectifs des experts ne cessent d'être révisés à la baisse sur le baril de pétrole, qui détermine le prix des autres énergies et, partant, de toute la galaxie des matières premières.« À court terme, le baril se dirige vers les 40 dollars, selon l'analyse technique », prévoit Olivier Jakob, chez Petromatrix. Pour Merrill Lynch, le baril de pétrole pourrait bien plonger jusqu'à 25 dollars par baril, avant de remonter sur la seconde partie de 2009.