Pour son premier grand discours de politique étrangère, Joe Biden avait opportunément choisi le sol européen et la conférence annuelle de la sécurité à Munich. L'occasion pour le nouveau vice-président américain de confirmer le « ton nouveau » de l'équipe Obama dans les relations internationales. Et notamment à l'égard de l'Iran. « Voici ce qui est clair?: nous serons prêts à parler à l'Iran et à lui donner un choix très clair?: ?maintenez le cap actuel et vous connaîtrez pression et isolement, renoncez à poursuivre votre programme nucléaire illicite et à soutenir le terrorisme, et vous recevrez d'importantes contreparties? », a-t-il dit. Joe Biden a aussi mis l'accent sur le « redémarrage » des relations entre Washington et Moscou, appelant les Russes à « réexaminer » avec les Américains « les nombreux domaines dans lesquels nous pouvons et nous devrions travailler ensemble ». Mais il a aussi souligné que les États-Unis continueraient à développer leur programme de bouclier antimissile, grand motif de désaccord avec Moscou. Le vice-Premier ministre russe, Sergueï Ivanov, a salué hier un « signal très fort » de Washington. Joe Biden a par ailleurs fait part du « fort » soutien de Barack Obama à une participation pleine et entière de la France à l'Otan.Plus généralement, le vice-président américain a confirmé l'axe multipolaire de la diplomatie démocrate, en opposition aux années Bush. Il en a profité pour prévenir les alliés des États-Unis que Washington pourrait désormais leur demander davantage, notamment en Afghanistan?: « Les menaces que nous affrontons ne respectent pas les frontières. Aucun pays, si puissant soit-il, ne peut y faire face seul de la meilleure manière. » H. F. (avec agences)