Les équipementiers restent les parents pauvres des aides

Par latribune.fr  |   |  431  mots
Outre les prêts octroyés à Renault, PSA et au constructeur de poids lourds Renault Trucks, le plan de soutien annoncé hier par Nicolas Sarkozy comportait également un volet d'aide aux sous-traitants. Le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles, créé officiellement le 20 janvier à Bercy avec une mise de départ de 300 millions d'euros, sera doublé à 600 millions d'euros, a indiqué le président de la République. Ce fonds, dirigé par Hervé Guyot, l'ex-directeur général de Banque PSA Finance, est alimenté à parts égales par l'État et par chacun des deux grands constructeurs. Chacune des trois parties devrait donc rajouter 100 millions dans l'enveloppe.À quoi serviront ces fonds ? À aider des entreprises en difficultés conjoncturelles, mais viables et dotées d'un projet solide. « Le simple fait d'être en difficulté ne donne pas un droit de tirage. Nous évaluerons chaque projet d'entreprise », avait averti le mois dernier Gilles Michel, le directeur général du nouveau Fonds stratégique d'investissement (FSI), qui coiffe aussi ce fonds « équipementiers ». Outre les aides financières, il faut plus globalement « remettre les choses en cause, restructurer, se transformer », avait-il ajouté lors des états généraux de l'automobile, appelant clairement les sous-traitants à se regrouper entre eux pour constituer des entreprises plus fortes, comparables à leurs homologues allemandes, par exemple.balance déséquilibréeMalgré tout, l'enveloppe attribuée aux équipementiers apparaît plutôt faible. Six cents millions pour un peu plus de 80.000 emplois dans la sous-traitance automobile, alors que les constructeurs et leurs 170.000 salariés français seront aidés à hauteur de 6 milliards, la balance est déséquilibrée. Le gouvernement mise sur le fait que la santé retrouvée des constructeurs garantira celle des équipementiers. Et ces derniers devraient aussi profiter à partir de l'an prochain de la suppression de la taxe professionnelle, annoncée jeudi dernier par Nicolas Sarkozy.Il n'empêche. Aux États-Unis, ce ne sont pas moins de 25 milliards de dollars d'aide que les équipementiers ont réclamé à la nouvelle administration Obama (« La Tribune » d'hier), dont 8 milliards pour se recapitaliser. Alors qu'une quarantaine d'entre eux ont fait faillite l'an dernier, l'actualité est venue hier rappeler l'étroite dépendance entre les constructeurs et leurs fournisseurs : General Motors négocie actuellement la reprise d'une partie des activités de Delphi, son ancienne division d'équipements à laquelle il avait donné son autonomie voilà une dizaine d'années. Delphi, en faillite depuis octobre 2005, n'est pas à l'abri d'une liquidation pure et simple. Craignant la rupture d'une partie importante de ses approvisionnements, GM serait prêt à reprendre 5 usines de Delphi fabriquant uniquement pour lui. O. E.