Avon profite de la crise pour embaucher

Par latribune.fr  |   |  322  mots
Les milliers d'emplois supprimés en France ne sont pas perdus pour tout le monde. L'américain Avon, leader mondial des cosmétiques vendus directement aux consommateurs au cours de réunions (sur le modèle de Tupperware), se frotte les mains. « C'est en période de crise que nous nous développons le mieux car notre chiffre d'affaires progresse en parallèle avec le nombre de nos ambassadrices », reconnaît Angélina Mazzara, présidente d'Avon France. augmenter les ventesJustement, le groupe a décidé de mettre le turbo dans l'Hexagone en autorisant chacune de ses 22.000 ambassadrices à en recruter de nouvelles, qui elles même peuvent recruter à leur tour, etc. Le tout sur trois niveaux au lieu d'un seul précédemment. « Lorsqu'il a été mis en place au Canada, ce passage au multiniveau a fait grimper les ventes de 7 à 10 % par an », assure la présidente. Une croissance qui serait la bienvenue en France, où le chiffre d'affaires, de 29 millions d'euros en 2008, recule d'environ 5 % depuis deux ans.Les ambassadrices, qui gagnent entre 200 et 3.000 euros par mois en fonction du nombre de tubes de rouge à lèvre, crèmes et autres shampooings vendus, sont donc priées de se muer en véritables chefs d'entreprise. Leur nombre pourrait ainsi passer de 22.000 à plus de 25.000 sur les douze prochains mois. Bon pour l'économie nationale ! Bon aussi pour Avon, qui vient de licencier 40 de ses 100 salariées commerciales, diminuant au passage drastiquement ses coûts fixes. « Certes, nous allégeons notre masse salariale fixe, mais cela permettra aux vendeuses à domicile indépendantes de gagner plus d'argent car elles reçoivent des commissions sur les ventes de chacune des ambassadrices qu'elles parrainent », se défend Angélina Mazzara. L'opération, déployée au Canada, mais aussi aux états-Unis ou en Angleterre, est en tous cas payante pour le groupe, dont le chiffre d'affaires, de 10 milliards de dollars, a progressé de 7 % en 2008. Sophie Lécluse