Le paiement par téléphone doit encore convaincre les banquiers

Par latribune.fr  |   |  437  mots
On savait que le téléphone mobile servait à beaucoup d'autres choses qu'à téléphoner. Ce n'est pas fini. Utiliser un téléphone portable pour offrir des services bancaires est un nouveau créneau. Car, avec 4 milliards de mobiles dans le monde, ce support fera office d'instrument de paiement, voire de banque. Cette semaine, après deux ans d'expérimentation, Visa a lancé en Malaisie ce qu'il annonce comme étant le premier système de paiement sans contact, au moyen d'un téléphone doté de la technologie NFC (Near Field Communications). En coopération avec la première banque du pays, Maybank et un opérateur téléphonique, Visa va équiper ce mois-ci 3.000 téléphones de ces fonctionnalités. Si au Japon, il existe en circulation 40 millions de téléphones permettant le paiement sans contact, en Europe, le procédé du paiement est encore embryonnaire.la demande est làSelon une étude réalisée par Novamétrie, Capgemini, le Crédit Agricolegricole, Microsoft et l'Efma (European Financial Management & Marketing Association), 69 % d'un panel d'internautes interrogés utilisent le mobile pour des services bancaires de base (sans le paiement). Mais 94 % d'entre eux n'utilisent jamais ou rarement leur mobile pour réaliser des simulations ou souscrire des produits financiers. Car, à de rares exceptions près (voir ci contre), le téléphone mobile est pour l'instant un vecteur d'information. Les applications concernent surtout le recours aux SMS (consultations du compte, alertes sur transaction) et la gestion de comptes (virements). Mais cela ne va guère plus loin : 45 % des personnes interrogées n'ont pas noté d'enrichissement de l'offre depuis deux ans. Pour attendre que le téléphone soit véritablement utilisé comme un moyen de paiement, il faudra encore patienter, alors même que les personnes interrogées se disent largement intéressées.Cela s'explique notamment parce que les banquiers ne sont pas eux-mêmes très motivés par le sujet. Comme le note l'étude, seuls 4 % des banquiers interrogés considèrent le mobile comme un outil de conquête, un tiers déclarant qu'ils « préfèrent attendre que les autres banques développent de manière concrète le ?mobile banking? avant de se lancer ». Pour eux, le téléphone est « un canal de distribution secondaire et complémentaire aux autres canaux, qui ne permet pas d'acquérir de nouveaux clients ». Peut-être pourront-ils regarder ce qui se fait ailleurs, dans nombre de pays émergents, où la banque par téléphone apparaît comme un véritable outil de bancarisation des populations des zones rurales.