Crédit Mutuel Arkéa

Par latribune.fr  |   |  483  mots
Avec une baisse de 86 % de son résultat net en 2008 à 30,7 millions d'euros, le groupe Crédit Mutuel Arkéa paie sa diversification dans la banque de financement et d'investissement. Le résultat de cette branche enregistre un résultat négatif de ? 170 millions d'euros alors que les activités traditionnelles de la banque sont positives : 107 millions d'euros pour la banque de détail et 94 millions pour les filiales spécialisées (assurance-vie, courtage sur Internet, gestion d'actifs notamment). Pour son premier exercice à la présidence du groupe, Jean-Pierre Denis, nommé en septembre, a adopté « une approche résolument prudente ». Plutôt que d'opter pour des reclassements comptables d'actifs, le patron de la banque bretonne a préféré faire place nette « et tout passer dans le compte de résultat ». Si la faillite de la banque américaine Lehman lui a coûté cher (51 millions de perte), de même que les dépréciations durables sur actions (28 millions) et OPCVM (8 millions), ce sont surtout des produits structurés dérivés de crédit qui ont alourdi la facture : 55 millions d'euros de provisions pour un produit de crédit structuré baptisé « snow ball » (boule de neige) auquel s'ajoutent 53 millions de provisions au titre de CDO (« collateralized debt obligation » ? titres de crédit structuré).« L'activité CDO n'avait pas vocation à être développée au sein du groupe », estime aujourd'hui Jean-Pierre Denis avant d'ajouter : « On a voulu par cette diversification créer une source complémentaire de résultat d'environ 10 % (soit 25 millions d'euros). » « surperformance »Compte tenu de la volatilité de ce type de produit, le résultat du groupe « n'aurait pas été pilotable » dans les prochaines années, estime-t-il. Il a donc « réglé le problème ». Dès septembre 2007, « le groupe avait stoppé la mise en place de nouvelles lignes de CDO », souligne Ronan Le Moal, devenu directeur général en septembre 2008. « Nous ne développerons pas ces activités connexes à nos métiers principaux qui nous font prendre des risques disproportionnés par rapport aux espérances de gains », précise-t-il. Les activités de refinancement du groupe restent le seul objet de sa branche banque de financement.Dans la banque de détail, Ronan Le Moal estime que le réseau a réalisé « une surperformance commerciale » avec notamment une croissance de 9 % de ses encours de crédit. La branche de capital-investissement fait « une très bonne année » avec 15 millions d'euros de plus-values de cessions. En revanche, les activités de courtage de Bourse et d'assurance-vie, très liées à la conjoncture financière et boursière ont souffert. Au total, le produit net bancaire recule de 12 % à 1,1 milliard. Mais « le groupe s'appuie sur le meilleur niveau de fonds propres de son histoire (3,9 milliards d'euros) », souligne le président, et sur un ratio de solvabilité élevé de 9,9 %. Autant d'éléments qui permettent à la banque bretonne de « penser plus grand ».