France Télécom accusé de bloquer la fibre optique

Par latribune.fr  |   |  372  mots
Promis depuis près de deux ans, l'accès à Internet à très haut débit via la fibre optique reste encore réservé à une poignée d'utilisateurs. Seulement 150.000 foyers français ont aujourd'hui accès à cette technologie, très loin des objectifs initiaux. Mais aujourd'hui, tout le monde se rejette la responsabilité du blocage. Dans un entretien au magazine « Challenges », Paul Champsaur, le président de l'Arcep, l'autorité de régulations des télécoms, pointe clairement du doigt France Télécom. « Je m'interroge sur les raisons du blocage depuis l'été, par l'opérateur historique, des discussions sur le câblage terminal » des foyers, indique Paul Champsaur. Une situation qu'il souhaite régler avant l'expiration de son mandat à la fin du mois.les conditions d'IliadFrance Télécom a bien signé mi-octobre un accord avec SFR pour lancer une expérimentation grandeur nature dans le XVe arrondissement de Paris afin d'analyser, d'ici à mars 2009, les coûts et les contraintes opérationnelles de la coexistence de deux réseaux dans un immeuble. Mais Iliad (Free) refuse de se joindre aux deux opérateurs. « Nous restons ouverts à élargir l'accord à Iliad sur des bases équilibrées. Contrairement à ce qu'il demande, nous ne pouvons pas inclure une condition préalable sur le mode de câblage [monofibre ou multifibres] qui sera retenu à la fin de l'expérimentation. Si quelqu'un bloque aujourd'hui le déploiement, c'est Iliad », répond Éric Debroeck, directeur de la réglementation chez France Télécom. Une accusation que récuse Iliad. Selon lui, l'accord France Télécom-SFR est contraire à la loi et aux recommandations de l'Arcep qui prônent une solution ouverte. Iliad rappelle que plusieurs tests en bifibres ont été menés avec succès avec France Télécom.Cependant, la pression du régulateur et du gouvernement semble avoir porté ses fruits. Selon nos informations, le cabinet d'Éric Besson, qui travaille depuis septembre avec les opérateurs sur le sujet, viendrait d'obtenir l'accord individuel de tous les acteurs sur un texte prévoyant d'expérimenter les deux modèles (monofibre et multifibres) et d'en évaluer les mérites avec un comité ad hoc et des clauses de rendez-vous, sous l'arbitrage de l'Arcep. O. Pi.