En espagne, Une relance massive

Par latribune.fr  |   |  321  mots
« Notre forte politique anticyclique implique d'assumer provisoirement un niveau de déficit qui ne serait pas acceptable dans d'autres circonstances. » C'est ainsi que le chef du gouvernement, José Luis Rodríguez Zapatero, a justifié les nouvelles mesures de relance qu'il a égrenées hier lors du débat annuel sur l'État de la nation, qui impliqueront un usage massif des deniers de l'État alors que le déficit public, selon la Banque d'Espagne, devrait déjà atteindre 8,3 % du PIB à la fin de 2009. L'ensemble des aides de tous types annoncées relèvent d'un même objectif, selon Zapatero : stimuler le passage d'un modèle de croissance prisonnier de la construction à un autre basé sur deux axes prioritaires : les secteurs nouveaux tels que technologies de l'information et énergie renouvelable, d'une part, pour lesquels le gouvernement veut mobiliser 20 milliards d'euros provenant de « fonds publics et privés ». Et les « secteurs traditionnels mais avec une perspective de futur », de l'autre, comme l'automobile : le président du gouvernement propose un plan de subventions directes à l'achat de véhicules de caractère tripartite : 500 euros à charge du gouvernement, 500 euros pour les administrations régionales? et 1.000 euros pour les fabricants eux-mêmes, qui se sont immédiatement montrés favorables. Autre secteur visé : le tourisme, à qui le gouvernement va octroyer 600 millions d'euros supplémentaires, après les 400 millions annoncés en 2008, pour financer la rénovation d'infrastructures. Du côté des recettes fiscales, Zapatero innove également en annonçant, durant trois exercices, une baisse de 5 points de l'impôt sur les revenus pour les PME ne réduisant pas leur niveau de main-d'?uvre. Le gouvernement, par contre, limitera à partir de 2011 pour les revenus supérieurs à 17.000 euros par an (et supprimera pour ceux de plus de 24.000 euros) le dégrèvement fiscal pour acquisition d'un logement. Dégrèvement dont le caractère indiscriminé avait contribué à attiser le boom spéculatif de l'immobilier.Th. M., à Madrid