Les leaders syndicaux français manifestent en Europe

Par latribune.fr  |   |  359  mots
Bernard Thibault ira à Bruxelles demain et à Berlin samedi pour prendre la tête de la délégation CGT. Jean-Claude Mailly, pour FO, lui tiendra compagnie en Belgique, mais c'est Michèle Biaggi, l'une des secrétaires confédérales, qui se rendra dans la capitale allemande. Enfin, la CFDT envoie quatre de ses secrétaires nationaux outre-Rhin et outre-Quiévrain, mais aussi à Prague et à Madrid. À l'origine de cette frénésie de déplacements, les manifestations organisées à l'appel de la Confédération européenne des syndicats (CES), aujourd'hui, demain et samedi.Faute de parvenir à un consensus entre confédérations pour accueillir un défilé à Paris, les syndicats français ont, en effet, décidé de s'associer au mot d'ordre de la CES. « Dans un contexte de crise où le chômage explose, les syndicats européens défileront pour sauvegarder l'emploi et rappeler que toutes les mesures doivent être prises pour maintenir les travailleurs à leur poste de travail », souligne la CES, qui espère drainer entre 150.000 et 200.000 personnes dans les rues des quatre capitales européennes.Alors que les dernières prévisions de la Commission européenne anticipent la destruction de 8,5 millions d'emploi dans l'Union en 2009 et 2010 et une hausse du chômage à 9,9 % en 2009, puis à 11,5 % en 2010 dans la zone euro, les syndicats souhaitent une réponse plus musclée et mieux coordonnée des États membres dans le domaine social. Certes, un mini-sommet dédié à l'emploi s'est tenu à Prague le 7 mai, mais il n'a débouché que sur dix actions de portée très générale, telle que l'amélioration du service rendu par les agences nationales de l'emploi. Un résultat d'autant plus modeste que les « grands pays » de l'Union (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Belgique), conscients qu'ils n'ont que très peu de moyens face à la montée du chômage, ne souhaitaient pas susciter trop d'espoir dans leurs opinions publiques.Même s'ils s'associent aux défilés européens, les syndicats français savent que leur impact ne sera que symbolique. Et préparent déjà activement leurs journées d'action strictement hexagonales, le 26 mai et le 13 juin. A. L.