La France met 360 milliards d'euros à disposition de ses banques

Par latribune.fr  |   |  512  mots
Le gouvernement a beau répéter à l'envi que le bilan de santé des banques françaises est bon, il préfère prévenir que guérir avec un plan d'envergure propre à juguler la crise financière. L'État se dit prêt à débloquer au maximum 360 milliards d'euros pour "restaurer la confiance entre les banques et financer l'économie", a expliqué Christine Lagarde hier. Et la ministre de l'Économie et des Finances de préciser que ces mesures seront "en place d'ici à la fin de la semaine".Présenté aujourd'hui à l'Assemblée nationale et demain au Sénat, le projet comprend deux principales mesures pour le refinancement et la recapitalisation des banques. D'une part, l'État va créer une société ad hoc qui "lèvera des financements sur les marchés avec la garantie de l'État", a précisé Christine Lagarde. Cette structure consentira ensuite des prêts aux banques et aux assureurs à moyen et long terme, pour, au plus, une durée de cinq ans, et pour une garantie maximale totale de 320 milliards d'euros. Les banques pourront utiliser ce "guichet" placé sous contrôle de la Banque de France jusqu'à fin 2009. En contrepartie, l'Etat exige des banques qu'elles garantissent ces prêts avec des "actifs de bonne qualité" et qu'elles s'engagent à financer l'économie. L'État se rémunérera en prêtant aux banques à un taux plus élevé que celui auquel il aura emprunté. Bercy a souligné qu'il appliquerait un coût différent selon les banques et suivant leur risque de défaut. D'autre part, un deuxième guichet sera ouvert au cas où des banques françaises se trouveraient à nouveau dans l'obligation de renforcer leurs fonds propres. Deux cas de figure pourront se présenter. Celui ou l'État s'autorise à intervenir au capital des banques en difficulté comme il l'a fait pour Dexia il y a deux semaines. La Société de prise de participations de l'État (SPPE) créée à cet effet entrera à nouveau en action. Cette structure pourra aussi participer au gré des demandes au renforcement des capitaux propres des banques. L'État entrerait dans leur capital pour leur permettre de hisser à 9 %, si elles le souhaitent, leur ratio de solvabilité (tier 1). L'enveloppe globale est toutefois plafonnée à 40 milliards d'euros. Pour l'heure, "aucune banque n'a frappé au guichet", a souligné Christine Lagarde. Mais pour elle, les banques françaises devraient s'y présenter tôt ou tard "pour égaler leurs consoeurs britanniques et rester compétitives ".La profession bancaire est globalement satisfaite. "BNP Paribas se montrera, comme toujours, pragmatique et se réserve la possibilité d'examiner si certaines des dispositions du plan correspondent à l'intérêt de ses clients et de ses actionnaires", souligne le groupe. Toutefois, " il ne faut pas se tromper de cible : ces mesures sont destinées à soutenir les économies et non pas les banques. Celles-ci pourront se refinancer afin de ne pas réduire le volume de crédits accordés aux entreprises et aux particuliers", a tenu à souligner Philippe Dupont, président du groupe Banque populaire.