La banque d'investissement devient un handicap

Par latribune.fr  |   |  535  mots
Les bijoux deviennent des boulets. Les banques de financement et d'investissement (BFI), jadis moteur de croissance des banques françaises, continuent de coûter cher. Lors des six dernières années, elles ont produit de généreux profits. En 2006, la BFI de la Société Généralecute; Générale avait réalisé 2,3 milliards d'euros de profit. Même celle de Natixis avait gagné près d'un milliard d'euros. À l'époque, la prise de risque était extrêmement rentable. Mais depuis près de deux ans, les activités de marchés perdent beaucoup d'argent. Pertes, dépréciations, baisse de l'activité et hausse du coût du risque, tous les indicateurs sont passés au rouge. Les banques comme Natixis et Société Généralecute; Générale, qui restent très dépendantes de ces métiers, en souffrent d'autant plus. Au premier trimestre 2009, Natixis a perdu 1,9 milliard d'euros, en totalité à cause de ses activités de marchés. « Il est encore trop tôt pour dire si les dépréciations sont terminées », a déclaré François Pérol aux « Échos ». Après avoir perdu 2,8 milliards d'euros en 2008, Natixis risque d'afficher une nouvelle perte pour 2009.De son côté, la Société Généralecute; Générale doit sa perte de 278 millions d'euros à celle de sa banque d'investissement qui a atteint 414 millions d'euros. Une situation qui risque de durer cette année. Un dirigeant de la banque nous confiait, il y a peu, que la banque d'investissement « ne serait pas bénéficiaire en 2009 ».diversification salutaireLa banque dispose d'une BFI trop grande qui entraîne le groupe dans le rouge. Ou plutôt, les autres métiers du groupe ne suffisent pas à compenser cette surpondération. La gestion d'actifs est en cours de cession et perdait de l'argent. Quant à la banque de détail à l'international, elle subit l'explosion du coût du risque et peine à délivrer des bénéfices suffisants (voir ci-contre).Le modèle de banque universelle (comprenant toutes les activités diversifiées de la banque) a prouvé qu'il était celui qui a le mieux résisté à la crise et les banques françaises l'ont montré. Mais pour continuer à traverser la crise sans encombre majeur, il faut disposer d'un modèle diversifié certes, mais surtout équilibré. La Société Généralecute; Générale, trop exposée à la banque d'investissement et aux marchés, est un contre-exemple. À l'inverse, BNP Paribas et Crédit Agricolegricole disposent de métiers davantage diversifiés et qui ont surtout une taille plus critique. Cet équilibre leur permet de rester rentables pendant la crise et d'absorber les pertes de leur banque d'investissement. Malgré une légère perte de 17 millions d'euros pour sa filiale Calyon, Crédit Agricolegricole reste bénéficiaire. De son côté, BNP Paribas a réussi à dégager 1,6 milliard d'euros de profit même si la banque de détail aux États-Unis et en Ukraine ainsi que les métiers de dérivés actions lui ont coûté très cher depuis deux trimestres. Sa banque d'investissement est également restée très rentable au premier trimestre. M. PE.