L'Italie lance une nouvelle amnistie

Par latribune.fr  |   |  386  mots
Les principaux partenaires de Rome sont opposés à une telle amnistie, à l'instar du ministre français, Éric Woerth.paradis fiscauxDès aujourd'hui mercredi devrait être insérée dans le projet de loi « n° 2561 » une nouvelle amnistie fiscale pour rapatrier les capitaux cachés dans les paradis fiscaux. Pour le ministre italien des Finances, Giulio Tremonti, il s'agit de la troisième amnistie de ce genre après celles lancées en 2001 et 2003, lors du précédent gouvernement Berlusconi.À l'époque, l'Italie avait ainsi rapatrié au total 46 milliards d'euros, 31,72 autres milliards ayant été « régularisés » mais laissés dans les pays où cet argent était déposé. Contrairement aux amnisties introduites ailleurs, de l'Allemagne à la Grande-Bretagne en passant par les États-Unis, la mesure avait bien fonctionné dans la péninsule car le rapatriement des capitaux investis illégalement à l'étranger n'avait été soumis « qu'à une amende libératoire » de 2,5 % de la somme rapatriée. Le Trésor italien avait encaissé du coup 2 milliards d'euros.Silvio Berlusconi présente volontiers cette nouvelle amnistie comme « dérivant d'une décision prise au G20 » de Londres en avril dernier. L'idée serait de rapatrier les capitaux mis à jour par la lutte contre les paradis fiscaux poursuivis dans le cadre du G20. Les principaux partenaires de Rome sont opposés à une telle amnistie, à l'instar du ministre français, Éric Woerth, ou de son homologue allemand, Peer Steinbrück, qui rappelle le demi-échec d'une précédente amnistie de Berlin car taxée à hauteur de 25 % des sommes rapatriées.Pénalités alourdiesLondres proposera, à partir de septembre à ses ressortissants, de payer les impôts dus pour leurs comptes bancaires à l'étranger mais avec une sanction supplémentaire de 10 à 20 % de leurs montants. Selon « Il Sole 24 Ore », la nouvelle amnistie « Tremonti » prévoit le seul rapatriement des capitaux sans possibilité de seulement les « régulariser » en les laissant à l'étranger. « L'amende libératoire » serait appliquée sur les seuls intérêts et dividendes perçus entre 2003 et 2007, c'est-à-dire avant la crise financière, sur des placements italiens dans des paradis fiscaux. Le prélèvement fiscal pourrait s'élever à la moitié des profits perçus. Si autant de capitaux étaient rapatriés cette fois-ci qu'en 2001-2003, le fisc italien pourrait empocher environ 3,6 milliards d'euros.F. P. W., à Rome