Sodipa renaît de ses cendres

Par latribune.fr  |   |  529  mots
Sodipa emballages revient de loin ! La PME située au coeur des marais salants de Guérande (Loire-Atlantique) a connu quatre changements de propriétaire en vingt ans, une destruction totale suite à un incendie en 2005 et six mois de plan de sauvegarde fin 2007... Mais la qualité de ses savoir-faire en matière de papier technique pour l'agroalimentaire lui ont permis de surmonter les difficultés sans y laisser trop de plumes.Certes, le chiffre d'affaires a chuté, passant de 20 millions d'euros à 18 millions en 2006, puis 14 millions en 2007, et les effectifs de 120 à 90 salariés, mais une nouvelle ambition se dessine sous la houlette de Pascal Guibal , le propriétaire depuis mars 2008. Basant la réussite de son plan de reprise sur les avancées technologiques de Sodipa, il s'est fixé comme objectif de " poursuivre les innovations " avec des produits alternatifs visant notamment à " réduire les emballages sommaires tout en garantissant la conservation des aliments pour le consommateur ". Avec une situation financière assainie (15 millions d'euros d'actifs et moins de 5 millions de dettes), le nouveau dirigeant et seul actionnaire compte doubler ses ventes d'ici à 2010. Il prévoit également d'utiliser le site d'Épernay, spécialisé dans le boîtage pour les boulangeries-pâtisseries, comme base logistique pour desservir le bassin parisien. Reste maintenant à regagner la confiance des clients.Si le fabricant d'emballages a fondé sa notoriété au début des années 50 sur le papier paraffiné sur une face utilisé par les métiers de bouche (bouchers, charcutiers, traiteurs), il a, depuis, diversifié son portefeuille de clients et ses gammes de produits. Ainsi, Sodipa a étendu l'usage de son papier alimentaire à la grande distribution (rayons découpe) et l'industrie agroalimentaire (Nestlé, Herta, Socopa), soit la moitié de son chiffre d'affaires. Le reste provient de la fabrication de sacs d'emballage personnalisés pour les commerces de proximité tels que les boulangeries, la parapharmacie, les fleuristes, mais aussi les jardineries. " L'une des forces de Sodipa est sa capacité à répondre aux demandes les plus pointues de ses clients et à réaliser des petites et moyennes séries ", explique Pascal Guibal.PERFORMANCES ENVIRONNEMENTALESL'entreprise a ainsi conçu des sacs plastiques aux formes arrondies pour transporter les poissons rouge. Un million de ces sacs sont diffusés chez Jardiland et Truffaut. Elle commence à réaliser des petites séries pour des parfumeurs et vient de remporter ses premiers marchés avec des collectivités locales. " Nous leur proposons des gaines biodégradables et personnalisées pour regrouper leurs envois de publications " , précise le dirigeant. Un nouveau segment de marché capté grâce aux performances environnementales de Sodipa.Non seulement la PME a été reconstruite selon les normes HQE (haute qualité environnementale), mais la quasi-totalité de ses produits est biodégradable. Depuis 1994, les emballages sont issus de plastiques réalisés à partir d'amidon de pomme de terre ou de maïs et les encres sont aqueuses. Un atout de plus pour s'attaquer au marché européen, l'international faisant partie des leviers de croissance privilégiés par Pascal Guibal. De 8 % des ventes aujourd'hui, il compte réaliser le tiers de son chiffre d'affaires à l'export d'ici à 2013 tant en Europe que sur le bassin méditerranéen.