« France Soir » passe aux mains

Par latribune.fr  |   |  375  mots
Un Russe de 23 ans va devenir le nouveau propriétaire de « France Soir ». Le tribunal de commerce de Lille a en effet donné son feu vert jeudi soir à la reprise du quotidien en difficulté par le groupe Sablon International, détenu par le fils de l'oligarque russe Sergueï Pougatchev. Ce dernier, surnommé « le banquier de Poutine », élu au Sénat russe depuis 2001, est présent dans l'énergie, l'immobilier, les chantiers navals. Via sa société luxembourgeoise Luxadvor, il a investi dans la chaîne thématique Luxe TV, puis racheté les montres russes Poljot et l'épicerie fine Hediard. Il possède aussi trois résidences sur la Côte d'Azur, dont un château? « Forbes » estime sa fortune à 2 milliards de dollars. Mais Sergueï Pougatchev ne serait plus aujourd'hui dans les petits papiers de Vladimir Poutine.Le fils présente l'avantage d'avoir la nationalité française, ce qui permet de respecter la loi française limitant à 20 % la part des capitaux extra-européens dans une entreprise de presse. Il détient déjà 19,90 % des éditions du nouveau « France Soir », et peut donc monter à 47 %, puis 85 %. promesses d'embauchesLe promoteur immobilier Jean-Pierre Brunois conserverait 15 % des parts et la présidence. Il avait racheté le titre pour 700.000 euros en 2006, promettant alors de le conserver pendant cinq ans. Avant de donner son aval, le tribunal de commerce avait demandé que le personnel soit consulté. Ce qui a été fait lundi : 46 des 48 votants ont voté pour Alexandre Pougatchev, et 2 se sont abstenus. Selon la lettre « Presse News », le nouveau propriétaire serait « prêt à lourdement investir pour faire un grand quotidien populaire de qualit頻. Alexandre Pougatchev aurait promis aux salariés d'embaucher une quarantaine de journalistes d'ici à dix-huit mois. La direction de la rédaction serait confiée à un ancien du « Parisien », Gilles Bornais, qui remplacerait Roberto Alvarez, arrivé en août 2007 puis écarté fin 2008 par Jean-Pierre Brunois.Le quotidien n'a plus qu'une diffusion de 22.994 exemplaires selon l'OJD. C'est, grâce à la nouvelle formule lancée fin mars 2008, un peu mieux que les 21.175 exemplaires de 2007, mais loin des 35.000 nécessaires à l'équilibre selon Jean-Pierre Brunois, qui pensait initialement sortir du rouge en 2009. Ce dernier aurait dépensé plus de 9 millions d'euros en deux ans et demi, selon « Libération ». J. H.