BNL est un modèle d'intégration à répliquer pour Fortis

Discrètement et tranquillement, la Banca Nazionale del Lavoro (BNL) reprend ses marques dans la finance italienne. Au sein de BNP Paribas, Fabio Gallia, administrateur délégué de BNL, mais aussi seul membre non français du comité exécutif de la banque de la rue d'Antin, incarne cette nouvelle sérénité de la filiale italienne, fortement chahutée avant son acquisition en 2006 par BNP Paribas. Un parcours réussi d'intégration de « deux marchés nationaux, deux cultures bancaires différentes, grâce à l'attention aux particularités de notre pays » et qui pourra donc servir de modèle pour l'acquisition souhaitée de Fortis par BNP Paribas, explique Fabio Gallia lors d'un entretien avec « La Tribune ». Des synergies pourront même être dégagées entre les activités italiennes de Fortis, en particulier la banque privée, et celles de BNL et BNP Paribas. « Pour la BNL, notre objectif est de maintenir inchangés nos coûts tout en protégeant nos investissements pour notre croissance », explique-t-il. 50 nouvelles agencesMalgré la crise, il entend en effet continuer à ouvrir 50 nouvelles agences par an et porter ainsi à fin 2012 le réseau national à 960 agences. « En cette année difficile, nous nous en tiendrons à notre croissance organique », précise Fabio Gallia, excluant d'acquérir les agences que des concurrents sont prêts à céder, à l'instar de Monte dei Paschi di Siena (MPS). La BNL a déjà compensé à 60 % l'exode de clients survenu en 2006 : 47.000 comptes courants ont été ouverts l'an dernier contre 6.100 à peine l'année précédente. « Le rythme des ouvertures de comptes est même resté soutenu à l'automne dernier, pourtant un moment de grande panique dans le secteur », se réjouit ce banquier de 45 ans, venu de la direction générale de Banca di Roma (Capitalia). Pour atteindre ce résultat, « nous avons fortement investi, tant dans le ?dur? avec des agences, des systèmes informatiques, que dans les ressources humaines pour la formation du personnel », soit 531 millions d'euros depuis 2006.Cela laisse cependant des traces au niveau des coûts. Malgré « 380 millions d'euros de synergies de coûts » cumulées depuis 2006, les frais de gestion de BNL ont augmenté l'an dernier au même rythme que son résultat avant impôt, soit de 10 %. BNP Paribas promet toutefois que les 239 millions d'euros de « coûts de restructuration de BNL » passés sur l'exercice 2008 seront « le dernier impact » de la réduction antérieure de ses effectifs pour un total de 1.600 emplois. « attentif et vigilant »Mais BNP Paribas veut « poursuivre l'optimisation » des actuels 14.000 salariés de BNL. Parallèlement, Fabio Gallia se dit « très attentif et vigilant sur les crédits », ayant « mis en place une gestion particulière des premiers signaux de détérioration du crédit afin d'éviter que cela ne débouche sur des créances douteuses qui augmentent l'impact de la crise économique, ce qui devrait se voir de façon plus évidente dans les prochains trimestres ». Il souligne que la banque a « maintenu son soutien aux entreprises », exhibant une croissance de 17,9 % des encours de crédit aux firmes sur un an. Il admet toutefois que la politique du crédit sera plus sélective, « axée sur la qualité, le financement des bons projets de nos clients ». S'il ne semble pas plus enthousiaste que ses collègues français par le contrôle des crédits bancaires via les préfets mis en place des deux côtés des Alpes, Fabio Gallia n'a au moins pas à quémander, comme ses voisines, une aide en capital de l'État italien. « Il ne faut pas passer d'un extrême à l'autre », se permet-il à peine d'espérer à propos des nouvelles règles de la finance mondiale.
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