GDF-Suez tire les leçons de la crise du gaz russe

Par latribune.fr  |   |  310  mots
« Dans les années 1980, lorsque plusieurs compagnies gazières européennes ont constitué un groupement d'achat qui a permis à la Norvège d'assurer le développement commercial de son gisement de Troll, Bruxelles a applaudi. Aujourd'hui, ces groupes seraient condamnés pour entente », souligne Jean-Marie Dauger, directeur général adjoint de GDF-Suez en charge de la branche gaz. « Il faut que Bruxelles adapte ses règles au nouvel environnement du marché du gaz », plaidait-il hier lors d'un colloque organisé par « Enerpresse ». « Et il y a urgence. »tension croissante« Les règles communautaires ont été élaborées dans une période où le gaz était considéré comme une ressource abondante », estime-t-il. La crise du gaz russe est venue, une nouvelle fois, souligner la nécessité de sécuriser les approvisionnements. Or, pour Jean-Marie Dauger, les règles actuelles ne permettent pas aux opérateurs européens de se regrouper pour accéder aux nouveaux gisements qui vont se développer, en mer Caspienne, notamment. « Il y a une réflexion à avoir rapidement, car les Chinois, les Indiens et les Russes, eux, n'attendent pas », ajoutait-il.Le gouvernement français semble partager cette analyse. Dans un rapport qui sera remis dans les semaines à venir au Parlement, la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) insiste sur la tension croissante sur le marché international du gaz. « Alors que la production européenne de gaz va baisser de 40 % d'ici à 2020, la demande concurrente, de l'Asie notamment, va exploser », souligne Philippe Geiger, sous-directeur à la DGEC en charge de la sécurité d'approvisionnement. Parmi les leçons à tirer de la crise russe, il insiste sur la nécessité de définir des plans d'urgence régionaux entre opérateurs, d'investir dans les infrastructures pour permettre la réversibilité des flux dans certains gazoducs, et de revoir le mécanisme d'alerte.Marie-Caroline Lopez