EDF arrache Constellation à Warren Buffett

Par latribune.fr  |   |  435  mots
De la persévérance. C'est la devise du patron d'EDF Pierre Gadonneix. Car, aime-t-il répéter, « au tennis, tant qu'une balle n'a pas rebondi deux fois, elle est toujours jouable ». Ainsi, pour s'offrir 50 % des activités nucléaires du groupe d'énergie américain Constellation Energy, il s'est d'abord battu pour rester dans la partie, puis pour remporter à l'arraché une victoire face à un adversaire flamboyant, le milliardaire américain Warren Buffett. Ce dernier avait rondement mené le match en dégainant plus vite qu'EDF en septembre. Considéré comme le sauveur du groupe américain, il n'avait paradoxalement déboursé que 1 milliard de dollars. Une opération menée de main de maître qui devait d'ailleurs être validée par l'assemblée générale de Constellation? le 23 décembre.PugnacitéMais c'était sans compter sur le jeu en contre et la pugnacité d'EDF, qui contraint par un calendrier de plus en plus serré, a joué son va-tout ces deux dernières semaines. Et a progressivement convaincu le management de Constellation d'examiner son offre, qui s'élève à 4,5 milliards de dollars. Sans pouvoir discuter directement avec la direction du groupe américain, Warren Buffett ayant semble-t-il interdit tout contact avec EDF ou tout autre acheteur potentiel. C'est dans ce cadre que le groupe tricolore a dû se résoudre à exposer au grand jour les moindres détails de sa nouvelle offre, le 2 décembre. Du coup, le conseil d'administration de Constellation ne pouvait plus faire autrement que de demander à la direction d'examiner l'offre d'EDF « dans l'intérêt de ses actionnaires ». Un engrenage qui a permis in extremis à EDF de contourner les « poisons pills » mises en place par Warren Buffett et de remporter la mise. Quant au prix de ces actifs nucléaires, qui repose sur une valorisation double de celle offerte par Warren Buffett, il correspond, selon Pierre Gadonneix, au prix du marché.C'est enfin un pied de nez à tous les observateurs, qui avaient plus ou moins enterré EDF aux États-Unis. D'autant que le groupe français a coché trois de ses quatre objectifs de 2008?: en Chine avec la construction de deux EPR dont les travaux sont en cours, en Grande-Bretagne avec la reprise de British Energy et aux États-Unis. Ces deux succès placent le groupe français au c?ur de la relance du nucléaire britannique et américain. Seule cible à avoir échappé à la boulimie d'EDF, l'Afrique du Sud, qui a reporté sine die son plan de relance du nucléaire. Mais elle y viendra tôt ou tard. n++BSD ++Balise NePas supprimerBalise système ++BSF ++