L'État organise sa mue sur le terrain

Par latribune.fr  |   |  506  mots
Dans les prochains jours, tous les préfets de région vont adresser au Premier ministre un projet détaillé de réorganisation des services de l'État dans les départements dont ils ont la charge ainsi que des propositions de nominations des futurs responsables de ces services. Matignon aura alors quinze jours pour donner ou non son aval à ces schémas. Les actuelles directions départementales de l'État, en général une par administration centrale, seront fusionnées en deux ou trois directions interministérielles selon la taille du département. Une Direction des territoires, qui réunira les fonctionnaires de l'agriculture, de l'équipement, de l'architecture et du patrimoine, devrait ainsi voir le jour à côté d'une Direction de la protection des populations et de la cohésion sociale regroupant les agents travaillant dans la sphère sociale.RéaffectationsMais qui dit fusion dit réaffectation des personnels, réorganisation des locaux et nomination d'un seul chef là ou il y en avait plusieurs auparavant? Ce qui ne se fait pas sans frictions ni négociations avec les différents corps. C'est pourquoi cette nouvelle organisation territoriale ne s'appliquera que le 1er janvier 2010, le temps d'aplanir les problèmes humains.Elle viendra compléter la réorganisation des services de l'État à l'échelon régional entrée, elle, en vigueur le 1er janvier dernier. Là aussi, les directions régionales des ministères ont été regroupées, en huit grandes entités cette fois, contre une quinzaine auparavant. Les anciennes DRE (directions régionales de l'équipement), Drire (industrie et recherche) et Diren (environnement) viennent de donner naissance à la Dreal (environnement, aménagement du territoire et logement). De même, la concurrence, la consommation, le travail et l'emploi et les services aux entreprises sont regroupés dans une structure commune.L'objectif de la réforme, qui s'inscrit dans le cadre de la RGPP (Révision générale des politiques publiques) lancée en 2007, est double : assurer une meilleure efficacité du service rendu aux administrés, mais aussi réduire les dépenses de fonctionnement en mutualisant les coûts, qu'il s'agisse des achats, des moyens matériels (dont les véhicules) ou de l'immobilier. Surtout, elle n'interviendra pas à effectifs constants, puisqu'un départ sur deux à la retraite de fonctionnaires ne doit pas être remplacé : les préfectures perdront par exemple 800 postes en 2009. « Les administrations centrales sont plus épargnées, sans qu'on en discerne les raisons », s'étonne le député UMP Marc Le Fur, auteur d'un récent rapport budgétaire sur ce thème. Dans chaque département, une bourse d'échange des postes va être mise en place afin que les fonctionnaires puissent passer d'une direction administrative à une autre.Autre réforme en cours : la réorganisation de la carte des sous-préfectures. Sur les 240 existantes, 115 ont vocation à perdre leur sous-préfet, remplacés par un simple fonctionnaire baptisé « conseiller d'administration ». Patrick Coquidé Autre réforme en cours : la réorganisation de la carte des sous-préfectures.