GM et Chrysler réclament 21,6  milliards de dollars ?

Infographie92 mm x 134 mmMardi soir, les constructeurs automobiles américains ont une nouvelle fois tenté de démontrer à l'État américain qu'ils peuvent redevenir viables. Et qu'ils méritent les milliards de prêts consacrés par le gouvernement à ce secteur. Comme prévu, General Motors et Chrysler ont remis au Trésor leurs rapports d'étape qui précèdent une présentation détaillée prévue au plus tard le 31 mars. Le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, va convoquer dans les prochains jours l'équipe d'experts qu'il dirige afin d'analyser ces rapports. S'il n'est pas convaincu, les constructeurs devront rembourser les aides déjà perçues. Ils ne pourraient alors plus échapper à la faillite.En attendant le verdict, General Motors et Chrysler ont revu à la hausse leurs besoins. Après avoir déjà reçu 17,4 milliards de dollars d'aides de l'État, les deux groupes estiment avoir encore besoin de 21,6 milliards de dollars de prêts pour s'en sortir. À lui seul, General Motors, le numéro un américain, chiffre désormais son besoin de financement total à 30 milliards de dollars d'ici à 2011 dans son hypothèse la plus pessimiste. Après avoir reçu pour 9,4 milliards de dollars de prêts de l'État fin 2008, il a obtenu 4 milliards de plus mardi. Preuve que sa situation financière reste tendue. Il précise d'ailleurs qu'il sera à court de trésorerie dès le mois de mars. Pour sa part, Chrysler, qui a déjà reçu 4 milliards de dollars de prêts de l'État, demande 5 milliards supplémentaires, soit une rallonge de 2 milliards par rapport à sa précédente estimation.redevenir viableÀ l'opposé du plan d'aide au secteur automobile décidé en France, les constructeurs américains ne s'engagent pas à maintenir leurs emplois. Au contraire. L'objectif des plans présentés au Trésor est qu'ils redeviennent viables rapidement, y compris si le marché automobile mondial reste très déprimé. Ce qui passe par la poursuite des réductions de capacités de production et par des licenciements massifs. General Motors prévoit ainsi la suppression de 47.000 postes en 2009, dont 25.000 hors des États-Unis, avec la fermeture de cinq usines américaines. Chrysler annonce le retrait immédiat de trois modèles de sa gamme en 2009 et la réduction de ses capacités de production de 100.000 unités, ce qui se traduira par le sacrifice de 3.000 emplois. salaires abaissésLes deux constructeurs sont aussi parvenus mardi à un accord avec le syndicat UAW pour ramener les salaires de leurs ouvriers au niveau de ceux des constructeurs étrangers implantés aux États-Unis. Tous deux tentent d'adapter leur outil de production à la chute du marché américain. Elle a atteint 18 % l'an dernier aux États-Unis, avec 13,2 millions de véhicules neufs vendus, avant sans doute un nouveau plongeon de 25 % en 2009. Ces ajustements de l'outil industriel doivent aussi s'accompagner d'une évolution rapide de l'offre vers des véhicules plus compacts et moins polluants, comme le réclament les consommateurs. Une vraie course contre la montre.
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