Le rachat de Scottish a davantage profité à Carlsberg qu'à Heineken

Les brasseurs Carlsberg et Heineken, qui ont présenté leurs résultats annuels hier, ont-ils surpayé l'acquisition de Scottish and Newcastle (S&N), emporté pour 7,8 milliards de livres sterling (8,8 milliards d'euros) en avril 2008?? Cette question taraudait les analystes financiers à l'époque. Près d'un an plus tard, le constat est le suivant, à la lecture des comptes des deux groupes?: le danois Carlsberg n'a pas à regretter d'avoir payé S&N vingt fois son bénéfice net. Le néerlandais Heineken, si. Ce dernier a vu son bénéfice net fondre de 74 % l'an dernier, à 209 millions d'euros (voir graphiques). Une chute qui résulte de 757 millions d'euros de dépréciations d'actifs, notamment au Royaume-Uni. Dans le cadre du démantèlement de S&N, Heineken avait essentiellement hérité des actifs britanniques du groupe, alors que la partie russe était allée à Carlsberg. Or, le marché de la bière au Royaume-Uni a chuté de 5,5 % l'an dernier. Non seulement la Grande-Bretagne a été l'un des premiers pays touchés par la crise économique, mais l'interdiction de fumer dans les lieux publics a renforcé la désertion des pubs par les consommateurs. Si bien que le rachat de S&N se sera pas lucratif pour Heineken avant 2012, contrairement à la prévision initiale du groupe.incertitudeCarlsberg, dont le bénéfice net a crû de 14,5 % en 2008, est autrement plus chanceux, avec un marché de la bière qui a reculé de 0,4 % seulement en Russie, l'an dernier. Un recul qui pourrait se poursuivre cette année, admet Carlsberg, mais qui, d'après le groupe, ne remet pas en question la perspective d'une croissance « à moyen terme » de 3 % à 5 % par an du m arché russe. « Les Russes continuent d'acheter de la bière haut de gamme, comme notre marque Tuborg », plaide Carlsberg. Celui-ci bénéficie en outre d'une large assise en Russie. Reste à savoir dans quelle mesure ce pays résistera à la crise économique qui sévit aux États-Unis et en Europe. Malgré cette incertitude, Carlsberg table pour 2009 sur un bénéfice net de l'ordre de 3,5 milliards de couronnes suédoises (317 millions d'euros), contre 2,6 milliards en 2008. Heineken, lui, ne s'est pas hasardé à fournir un objectif de résultat pour cette année.Là où les deux groupes se rejoignent, c'est sur leur stratégie pour les prochains mois, à savoir l'assainissement de leur bilan, alourdi par le rachat de S&N. Heineken souhaite ramener son ratio dette nette sur excédent brut d'exploitation de 3,3 fin 2008 à un multiple de 2,5 d'ici à 2011. De son côté, Carslberg entend réduire ce ratio à 3 fin 2009, contre 3,8 en fin d'année dernière. Dans cette optique, Heineken comme Carlsberg vont s'attacher à réduire encore leurs coûts, ainsi que leurs investissements, cette année. Investissements qui diminueront de 29 % chez Carlsberg, et de 36 % chez Heineken. Ces initiatives ont été saluées par une hausse de 4,6 % du cours de Bourse du danois, hier en séance, tandis que Heinken s'octroyait 3 %. n Infographie2 cols 102 mmLà où les deux groupes se rejoignent, c'est sur leur stratégie pour les prochains mois, à savoir l'assainissement de leur bilan. 
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