Go Sport cherche toujours son salut

La scène était des plus cocasses. C'est sous l'?il avisé de Jean-Paul Giraud, ancien PDG de Groupe Go Sport, que Pierre Letzelter, son président et François Neukirch, son directeur général depuis 18 mois, ont détaillé hier le projet de relance du groupe de distribution d'articles de sport. Actionnaire minoritaire grâce à ses milliers de stock-options, Jean-Paul Giraud justifiait sa présence par le cours de Bourse de la filiale de Rallye, détenue par Jean-Charles Naouri. Le titre Go Sport a chuté de près de 80 % depuis juillet 2007, date à laquelle il a été débarqué précisément par Jean-Charles Naouri. Manifestement, l'impatience des actionnaires n'est pas près de se calmer.retour à l'équilibreGroupe Go Sport est retombé dans le rouge en 2008. Il essuie une perte nette de 15,9 millions d'euros pour 726,6 millions de chiffre d'affaires. La perte opérationnelle se creuse en s'élevant à 13,8 millions (2,6 millions en 2007). Pierre Letzelter n'a pas donné de date de retour à l'équilibre. « Je n'en sais rien », a-t-il confié hier, rappelant combien Groupe Go Sport (marques Courir et Go Sport) est encore en plein chantier.Après la fermeture de 14 magasins Go Sport déficitaires en France et Belgique et l'apurement de ses stocks en 2008, le groupe poursuit son plan de réduction de coûts. Les frais de structure au siège et en magasins seront réduits, prévoit François Neukirch. Le parc de magasins sera « rationalis頻, a encore indiqué le directeur général, sans chiffrer le nombre de fermetures. Et les coûts logistiques vont être limités. À la manière d'un Ed qui met en rayon des cartons pré-merchandisés de tablettes de chocolat, Groupe Go Sport va ainsi présenter une partie de son offre en « prêt à vendre ». Les coûts logistiques en seront réduits d'autant, espère le groupe.Vient ensuite le chantier séculaire de Groupe Go Sport : sa relance commerciale. En 2008, son activité a fondu de 3,6 %. Notamment à cause de Go Sport, en recul de 6,7 % à périmètre non comparable en France (contre + 0,7 % pour Courir). L'enseigne aux 126 magasins dans l'Hexagone exige un lifting complet. Pour l'heure, il est pointilliste. Go Sport teste ici des corners Reebok, là un rayon de 250 m2 pour les femmes, ailleurs un rayon Nike. Les meilleures formules seront retenues lors de rénovations futures. Elles devront mieux vendre une mode centrée sur la femme active et les accros du survet'Adidas porté sur des Nike. Go Sport prend donc le contre-pied de Décathlon, centré sur les produits destinés à la pratique d'un sport et leader inégalé avec 32 % du marché. Et rompt ainsi avec la stratégie de « me-too » relancée sous l'ère Giraud entre 2004 et 2007. Juliette GarnierGo Sport
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