Wall Street conserve sa prime boursière sur l'Europe

Qui a dit que la crise, née aux États-Unis, ferait perdre à Wall Street sa cote de popularité ? Au contraire, les marchés actions américains conservent la faveur des investisseurs. Le S & P 500 a beau être redescendu au-dessous de ses niveaux de fin d'année, il conserve une prime boursière élevée (+ 25%) sur son concurrent européen, le DJ Stoxx 600. Et cela alors que ce dernier continue d'afficher un bilan légèrement positif (+ 3%) depuis le début de l'année. Mais sur plus longue période, la Bourse de New York garde l'avantage. Sa chute s'élève à 44 % par rapport au point haut enregistré le 9 octobre 2007. À titre de comparaison, le DJ Stoxx 600 a perdu près de 49 % depuis son pic du 1er juin 2007. Est-ce à dire que le marché considère que le continent nord-américain profitera en premier d'une sortie de crise ? « Selon nos calculs, le marché intégrerait implicitement un recul de 40 % des bénéfices en 2009 en Europe contre 25 % pour les États-Unis », note Vincent Juvyns, stratégiste chez ING. Ainsi, Outre-Atlantique, les entreprises capitalisent, selon Factset, 15,6 fois leurs profits estimés en 2009 contre 12,4 fois pour leurs homologues européennes. Le différentiel est passé de 3 points, fin décembre, à 3,2 points aujourd'hui. une politique agressive« Je pense que les marchés américains devraient conserver, voire augmenter, leur prime boursière par rapport aux Bourses européennes, notamment parce que les entreprises du Vieux Continent accusent un déficit de flexibilité sur leur structure de coûts », estime Vincent Juvyns. Les investisseurs ont visiblement été sensibles à cet aspect pour certaines valeurs cycliques. En l'occurrence, les multiples de bénéfices attendus en 2009 pour le secteur des biens de consommation s'élèvent, selon la Société Généralecute; Générale, à 21,8 dans le pays de l'Oncle Sam. Soit 5,3 points de plus qu'en Europe. De même, le domaine des produits de base se paie 23,8 fois les résultats escomptés en 2009 aux États-Unis, contre seulement 15,2 fois de ce côté-ci de l'Atlantique. D'un point de vue macroéconomique, Vincent Juvyns juge que « la Fed mène une politique agressive pour relancer la croissance alors que la BCE semble plus préoccupée par la gestion de l'inflation ». À cela s'ajoute, d'après l'expert, une bien meilleure liquidité à Wall Street. Le S & P 500 drainerait près de 3 fois plus de volumes que le DJ Stoxx 600, pour une capitalisation boursière une fois et demie supérieure. Le tout sachant que l'indice américain compte pourtant 100 valeurs de moins que son comparable européen. De son côté, Pierre Sabatier, président de PrimeView, pense que l'on n'est pas loin d'un point d'équilibre historique en matière de multiples aux États-Unis. Le spécialiste souligne également que l'avance des marchés américains pourrait être mise à mal par l'évolution des taux de changes. « Si l'on considère que la reprise sera plus forte aux États-Unis, le dollar pourrait s'apprécier par rapport à l'euro. Ce qui ne manquerait pas de favoriser les indices boursiers européens dans la mesure où les entreprises cotées bénéficieraient d'un effet de gain de compétitivit頻, glisse Pierre Sabatier.
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