Dmitri Medvedev revient à la charge à quelques semaines de la réunion du G8 qui doit se tenir en Italie du 8 au 10 juillet. Le président russe indique réfléchir à la création de fondations pour une nouvelle architecture financière, une architecture équitable. L'équité du point de vue de Moscou, c'est de ne plus subir l'hégémonie du roi dollar. Mais de la coupe aux lèvres le chemin est long comme en témoigne la place prise par l'euro. Si la devise européenne est rapidement devenue la première devise d'émissions obligataires séduisant non seulement des emprunteurs du Vieux Continent mais ralliant à son panache toute la planète, l'euro reste un nain sur les deux autres terrains qui donnent à une devise un caractère international. Le dollar règne toujours en quasi-monopole sur les transactions commerciales. Quant à son poids dans les réserves, il peine à dépasser celui dont disposait le seul mark avant de se fondre dans la devise européenne. Cependant comme lors de leur précédente prise de positions, à la veille du G20 de Londres, lorsque les Russes ont mêlé leur voix à celle des Chinois, il faut retenir de ces initiatives la critique d'un système financier international qui met toute la planète à la merci de la conjoncture américaine. Toutefois les Russes en restent au stade de l'incantation après avoir consommé plus du tiers de leurs réserves à défendre leur monnaie face au dollar lorsque le rouble a plongé au début du mois de mai jusqu'à 36,37 dollars (il est depuis revenu à 32,10). Les Chinois semblent plus crédibles. Pas seulement parce qu'ils sont devenus les premiers créanciers des États-Unis grâce à leurs excédents commerciaux mais aussi et surtout parce qu'ils viennent d'avouer la réévaluation de leurs réserves en or de 454 tonnes depuis 2003, portant celles-ci à 1.054 tonnes. Une annonce symbolique au regard des 1.950 milliards de dollars de leurs réserves de changes, mais un avertissement de poids à leur grand débiteur. christophe tricaud

latribune.fr

02 Juin 2009, 1:39

Partager :