Elmar Schnee, président de merck serono« Nous ne sommes pas ...

Elmar Schnee, président de merck serono« Nous ne sommes pas à vendre »Propos recueillis PAR AUDREY TONNELIER, à LYONMerck Serono est-il affecté par la crise??Nous prévoyons une hausse de 5 % à 9 % des ventes en 2009. Mais si la crise perdure, les patients qui paient les médicaments de leur poche, notamment en Asie et en Amérique latine, pourraient diminuer leurs dépenses.Le laboratoire belge Solvay s'interroge sur la pertinence de conserver un profil dual pharmacie-chimie. Quelle est la position de Merck??Nous souhaitons garder ces deux activités. D'abord parce Merck KGaA est détenu à 70 % par la famille Merck, qui veut équilibrer ses risques et tient à l'indépendance du groupe. Ensuite, ce double profil nous permet de financer notre développement?: c'est grâce à nos liquidités issues de nos activités de cristaux liquides, à l'époque en très bonne santé, que nous avons pu racheter la biotech Serono pour 10,6 milliards d'euros en 2006. Même si nous avons été approchés par des laboratoires, nous ne sommes pas à vendre.Après cet achat, vous avez cédé vos génériques à l'américain Mylan. Ne regrettez-vous pas ce choix??Non, nous avions obtenu un très bon prix de ces activités [4,9 milliards d'euros, Ndlr]. De plus, nous avons souhaité nous recentrer sur les médicaments innovants, qui sont très différents des génériques, dont le principe est de faire baisser les prix et d'augmenter les volumes.Dans ce cas, pourquoi conserver une branche OTC (médicaments sans ordonnance)??L'OTC est une autre manière d'équilibrer nos risques car il n'y a pas de question de brevets, il faut en revanche savoir gérer et faire vivre une marque. Nous enregistrons une croissance de 6 % à 7 %, deux fois supérieure à celle de ce segment de marché. Mais nous sommes encore trop petits dans l'OTC et voulons investir sur nos principaux marchés (France, Allemagne, Italie, Espagne).Vous voulez faire de Merck Serono une « best pharma » et non une « big pharma »... Qu'entendez-vous par là??Nous avons la taille critique pour développer et commercialiser nos produits. Nous n'avons pas besoin de grande fusion car nous sommes concentrés sur quatre domaines? : l'oncologie (cancer), les maladies neurodégénératives, les maladies auto-immunes et inflammatoires et l'infertilité. Nous regardons toujours des dossiers de rachats mais nous privilégions les partenariats. Ils présentent l'avantage de ne pas modifier la culture du partenaire.Quels sont vos prochains lancements??L'anticancéreux Erbitux est actuellement utilisé contre le cancer de la tête et du cou et le cancer colorectal. Il a le potentiel pour devenir un blockbuster. Nous attendons son approbation contre le cancer du poumon au second semestre 2009 en Europe. Nous allons aussi déposer un dossier au troisième trimestre pour le premier traitement oral de la sclérose en plaques.Allez-vous faire face à des pertes de brevets??Nous sommes relativement protégés. Les médicaments menacés (infertilité notamment) sont issus de la biotech. Or, pour commercialiser des génériques de biotech (biosimilaires), il faut en Europe respecter une réglementation complexe et coûteuse?: en moyenne 100 millions d'euros contre 1 à 2 millions pour développer un générique classique. n La branche pharmacie de l'allemand Merck KGaA a été approchée par d'autres labos mais le groupe tient à son indépendance.Nous privilégions les partenariats. Ils présentent l'avantage de ne pas modifier la culture du partenaire.
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