téléphonie mobileVers une baisse de la puissance des antenne...

téléphonie mobileVers une baisse de la puissance des antennes relais en Francepar Olivier PinaudÀ l'ouverture de la table ronde « radiofréquences, santé et environnement », le 23 avril, l'idée même d'une modification des niveaux d'exposition du public aux ondes émises par les antennes de téléphonie mobile était exclue. Après trois séances de travail, l'hypothèse est clairement envisagée.Le projet de rapport issu des travaux de la table ronde, dont « La Tribune » s'est procuré une copie, avance la piste d'une application du principe dit Alara («As low as reasonably achievable », soit « aussi bas qu'il est raisonnablement possible »). Déjà utilisé dans d'autres environnements ionisants comme la radiologie ou le nucléaire, ce principe vise à réduire au minimum l'exposition de l'homme aux rayonnements, tout en tenant compte de facteurs économiques et sociaux.« Afin d'en assurer une mise en ?uvre effective, contrôlable et donc acceptée par la population, un tel principe supposerait de définir une valeur cible de qualité correspondant à une exposition moyenne à atteindre dans les lieux de vie », explique le document de travail rédigé par Jean-François Girard, le président de la table ronde. Cet indice d'exposition dans les lieux de vie ne se substituerait pas aux normes actuelles, fixées entre 41 et 61 volts par mètre (V/m), par un décret de 2002 suivant la recommandation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais il viserait à réduire les inquiétudes du public. Et à établir une forme de confiance.La définition de cette « valeur cible de qualit頻 s'annonce extrêmement compliquée. Selon le projet de rapport, « l'accord sur une valeur cible de qualité pourrait être établi à l'issue d'une concertation entre les acteurs concernés ». Or les débats « parfois houleux », selon un participant, entre les associations et les représentants des opérateurs mobiles lors de la table ronde ont montré qu'un consensus est toujours impossible. Le document de travail reconnaît d'ailleurs que « l'hypothèse du 0,6 V/m [demandé par les associations, Ndlr] a été longuement évoquée au sein de la table ronde » et qu'« elle cristallise les oppositions, tant sur les modalités d'élaboration de cette valeur qu'en ce qui concerne la faisabilité technique ». Robin des toits, à l'origine de plusieurs procès ayant conduit les opérateurs à démonter des antennes, a déjà indiqué que seul un seuil de 0,6 V/m ferait cesser ses actions en justice. Encore plus d'antennesUn niveau dont ne veulent pas entendre parler les opérateurs pour des raisons techniques, réglementaires mais aussi économiques. Car l'instauration de ce seuil nécessiterait de mailler encore plus finement le territoire avec des antennes, ce qui, selon l'association Agir pour l'environnement, obligerait les opérateurs français à augmenter de 15 % leurs réseaux actuels. Ces derniers, pour leur défense, indiquent que, dans les pays qui ont adopté ces indices d'exposition du public, la population est aujourd'hui encore plus inquiète qu'autrefois. Programmée cet après-midi, la dernière réunion d'arbitrages de la table ronde s'annonce donc houleuse.Quelques sujets font en revanche consensus, notamment ceux concernant la mise en place de mesures spécifiques concernant l'utilisation et la promotion des téléphones mobiles pour les enfants de moins de 12 ans. Les trois ministres à l'origine de la table ronde, Roselyne Bachelot (Santé), Chantal Jouanno (Écologie) et Nathalie Kosciusko-Morizet (Économie numérique) ont prévu de rendre leurs conclusions lundi prochain. nLe projet de rapport de la table ronde sur les radiofréquences, que s'est procuré « La Tribune » montre le désaccord sur la valeur du niveau d'exposition.DENIS/REA
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