La garantie sociale à Air France fragiliséeDepuis 1997, l'em...

La garantie sociale à Air France fragiliséeDepuis 1997, l'emploi était garanti à Air France.La crise remet en cause tout le modèle social d'Air France mis en place à l'arrivée de Jean-Cyril Spinetta en 1997. À l'époque, face à des salariés encore déboussolés par la restructuration drastique de son prédécesseur Christian Blanc (1994-1996), Jean-Cyril Spinetta s'engage à garantir l'emploi. Cet accord d'entreprise, qui arrive à échéance en juillet, a été facilité par la stratégie de croissance rentable lancée au même moment et maintenue après la fusion avec KLM en 2004. Ainsi, grâce à une quasi-stabilité des effectifs (+ 2 % entre 2004 et fin 2007), la hausse des capacités en sièges de 5 % chaque année constituait la pierre angulaire des gains de productivité d'Air France. Cela a évité de prendre des mesures plus lourdes de réduction de coûts comme chez British Airways.Aujourd'hui, l'heure est à la baisse de capacités et Air France se retrouve en sureffectif. Grosso modo, quand la croissance est nulle, les coûts augmentent mécaniquement de 400 millions d'euros chez Air France. Chaque point de croissance ou de décroissance représente 600 emplois. Cette année, le groupe réduit son offre d'environ 4%. Face à cette terrible équation, Air France revoit ses effectifs à la baisse sans brutalité. Objectif de Pierre-Henri Gourgeon : préserver l'emploi. pas de licenciementsLa compagnie table sur 3.000 suppressions de postes au cours des deux prochaines années. Ils s'ajouteront aux 2.400 déjà comptabilisés l'an dernier (2.700 pour Air France-KLM). Soit un recul de plus de 6 % des effectifs du groupe. Le tout sans licenciements. Après avoir décidé un gel des embauches et le non-remplacement des départs à la retraite et des CDD, le groupe cherche à favoriser le temps partiel, incite les salariés à solder leurs RTT... L'accent est mis sur la mobilité interne en essayant d'éviter toute mobilité géographique, grâce notamment au développement du télétravail. Cela sera-t-il suffisant ? Clairement non, si la crise se durcit. Les salariés redoutent le pire. D'autant plus que la garantie de l'emploi risque de ne plus figurer dans le nouvel accord de gestion prévisionnelle de l'emploi pour les trois prochaines années. La CGT craint que la direction se donne « une obligation de moyens mais pas de résultats ». F. G.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.