Luc Guyau, président des chambres d'agriculture« L'agricultu...

Luc Guyau, président des chambres d'agriculture« L'agriculture, une ambition européenne »Propos recueillis par Marc DegerPensez-vous que les agriculteurs ? qui sont les principaux bénéficiaires du budget européen ? voteront en masse lors des prochaines élections du 7 juin ?Nous essayons en tout cas de les mobiliser. Si le traité de Lisbonne entre en vigueur, le Parlement européen aura un rôle de codécideur en matière de politique agricole. Il est donc important que les agriculteurs se mobilisent pour les élections européennes.Les prises de position des principales formations politiques sur la PAC vous satisfont-elles ?Je n'ai pas vu de nouvelle prise de position jusqu'ici. Le PS, l'UMP, le Modem restent sur des positions classiques en voulant préserver une politique agricole et alimentaire européenne. Or, la PAC est appelée à évoluer pour s'adapter aux enjeux sociétaux, économiques et écologiques de demain. Il faut donc susciter de nouvelles politiques et les décliner selon la diversité des territoires. La PAC ne peut pas être uniformément appliquée en plaine, en montagne, en zone humide ou dans des régions ultrapériphériques.Le nouveau Parlement européen devra d'ailleurs plancher sur la réforme de la PAC pour après 2013.La PAC de demain devra être au service d'une politique européenne alimentaire et territoriale ambitieuse, ce qui passe par le maintien de la production agricole sur l'ensemble du territoire européen. Cela suppose des mécanismes de régulation des marchés, la maîtrise de la production, des soutiens au revenu et des compensations aux handicaps naturels et géographiques. Par ailleurs, la future PAC devra encore davantage répondre aux enjeux environnementaux. Bref, l'agriculture devra être au c?ur de l'ambition européenne.Le fait que le Parlement européen puisse, avec le traité de Lisbonne, codécider sur la PAC ne représente-t-il pas plutôt un risque pour vous ?Certes, la tendance naturelle du Parlement européen concernant la politique agricole est libérale. Encore que les députés sont plus près des citoyens que les ministres. On peut espérer que les grands partis de gouvernement ont tiré les leçons de la crise alimentaire qui a provoqué l'an dernier des émeutes de la faim dans le monde. Il faudra que les organisations professionnelles agricoles fassent un intense lobbying auprès des députés européens pour faire passer leur message. nLuc Guyau présente aujourd'hui les orientations des chambres d'agriculture à l'occasion des élections européennes.af
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